L’avocat gabonais, Me Aimery Bhongo Mavoungou, a exigé lundi dans une conférence de presse à Libreville la fin de la concession de la gestion des ports du Gabon par le groupe français Bolloré qu’il accuse d’être à l’origine de la vie chère au Gabon.
« Ce groupe est à l’origine de la vie chère au Gabon. Sa concession doit être annulée », a déclaré l’avocat à la presse locale et étrangère.
Selon le juriste gabonais qui affirme avoir mené une longue enquête sur les activités de Bolloré au Gabon, ce groupe exerce un monopole illégal dans les ports du pays : Owendo et Port-Gentil.
« Bolloré au Gabon c’est le numéro un dans le transit, le transport maritime des produits courants, du bois et des produits pétroliers avec en prime le monopole de la manutention portuaire. Il vend ses services beaucoup plus cher que ses concurrents alors que ses outils de travail sont vieillissants et de mauvaise qualité », affirme Me Bhongo Mavoungou.
Ce monopole permettrait à Bolloré de fixer les prix selon sa bonne volonté. Ainsi le Gabon qui importe 80% de ses produits de consommation courante se retrouve « asphyxié », démontre l’avocat qui affirme que les tarifs pratiqués par Bolloré au Cameroun voisin ne sont pas les mêmes qu’au Gabon.
« L’objectif du groupe est de faire le maximum de fric sur le dos des consommateurs lambda gabonais », a-t-il déploré.
« Les ports d’Afrique représentent 10% du trafic global de Bolloré dans le monde. Cependant, Bolloré réalise 60% de son chiffre d’Affaires à partir de ses ports d’Afrique », s’est estomaqué l’avocat parlant de pillage du continent par ce groupe français pille le pays via des valets locaux notamment les ministres et autres responsables qui monnaient leur signature pour « du pipi de chat », accuse l’avocat.
Plainte au conseil d’Etat
Bolloré par le truchement de sa filiale, la Société des terminaux de conteneurs du Gabon (STCG), a passé le 15 mai 2007, avec l’Office des ports e rades du Gabon (OPRAG), une convention de concession qui lui transfère pour une durée de 20 ans, l’exclusivité du service public dans l’étude, de l’aménagement, de la gestion et de l’exploitation du terminal à conteneurs d’Owendo, comprenant les opérations de manutention bord de terre, chargement, déchargement des navires, transfert, déplacement, levage à toute manipulation et prestation liées aux opérations import et export de conteneurs dans l’enceinte du port d’Owendo et de son environnement immédiat.
Or, au terme de l’article 6 de la loi 5/89 sur la concurrence au Gabon, qui reprend les dispositions de l’article 47 de la constitution, « toute attribution d’un monopole fait l’objet d’un texte législatif ».
L’avocat en collaboration avec plusieurs ONG gabonaises a décidé de saisir le Conseil d’Etat pour exiger l’annulation de la concession accordée à Bolloré. Affaire à suivre.