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L’expertise de Veolia sur les black-out de la SEEG

SEEG-Veolia-fe031d5aUne mission diligentée sur Libreville par Veolia, maison mère de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), entend suggérer des solutions aux coupures de courant récurrentes. Explications et perspectives notées le 27 novembre dernier lors d’un échange avec la presse.

Echaudée et mise sous pression après le long black-out du 22 octobre 2014, causé par de violents orages ayant endommagé, entre Kinguélé et Tchimbélé, la ligne haute tension 225 kV, la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) a décidé de prendre les devants. Veolia, sa maison mère, a commis une mission d’experts «pour diagnostiquer la fiabilité du réseau et proposer un plan d’actions à court terme visant à réduire l’impact d’incidents futurs sur le réseau», a indiqué le service communication du fournisseur d’électricité au Gabon.

En provenance de France notamment, cette mission d’assistance a donc séjourné tout récemment à Libreville. Composée de 3 experts qui ont, naturellement, été soutenus par l’expertise locale, la délégation avait pour mission de «comprendre ce qu’il s’est passé dans l’incident qui a eu lieu le 22 octobre, de préparer un nouveau plan de protection du réseau ainsi que toutes les procédures qui permettront, lorsqu’un incident se produit, de remettre en service le réseau, le plus rapidement possible, de façon à minimiser la gêne occasionnée pour les usagers», a indiqué, le 27 novembre dernier à la faveur d’un échange avec la presse, Martine Vullierme, directeur adjoint de Veolia zone Afrique/Moyen-Orient, qui conduisait la mission.

Pour planter le décor et expliciter la situation, notamment celle des installations, Alain Patrick Kouma, directeur général adjoint de la SEEG en charge des provinces, a indiqué que «Libreville et ses environs est alimentée en électricité par 3 sources de productions : la source hydroélectrique, la plus ancienne, composée des usines hydroélectriques de Tchimbélé et de Kinguélé ; la source thermique d’Owendo, et l’usine thermique au gaz d’Alénakiri, construite par l’Etat et exploité par la Société de Patrimoine. Toutes ces sources de production ont une puissance globale de 280 MW. Et il faut savoir que Libreville et ses environs ont, aujourd’hui, une charge, en termes de besoin, de 218 MW environ.»

L’énergie produite par ces sources est transportée par un réseau à l’air libre, donc exposé aux intempéries. Or, note le service communication de la SEEG, «du fait de sa localisation au niveau de l’équateur, en Afrique centrale, le Gabon est l’un des pays du monde les plus frappés par la foudre, avec en moyenne 7500 éclairs au km² par an». Une allégation confirmée par une étude du Lightning Imaging Sensor de la Nasa. «Ces conditions météorologiques exceptionnelles ont un impact sur l’équipement et c’est compliqué de les maintenir en service en permanence. Il n’y a pas de solutions pour éviter la foudre ou prévenir les orages. Donc, on est obligé de faire avec», a soutenu Martine Vullierme, avant de souligner : «tout le travail que nous faisons actuellement avec la SEEG, c’est de se mettre en mesure de remettre le réseau en service le plus rapidement possible, c’est-à-dire de limiter l’impact de ces points de foudre, en termes de durée et en termes d’amplitude du réseau pris dans le coup.»

Si en 2013, la SEEG avait sollicité EDF (Electricité de France) pour l’établissement d’un plan de protection et de sélectivité du réseau, il se trouve que «de nouveaux moyens de production ont depuis été mis en place rendant nécessaire une adaptation de ce plan. Enfin, les faibles réserves de production rendent très difficile la programmation et l’organisation des opérations de maintenance annuelle du réseau interconnecté (RIC)», explique la SEEG.

Spécialiste des plans de protection et de sélectivité, Jean-Luc Fraisse, membre de cette mission de Veolia, a expliqué que, partout dans le monde, il est tout à fait normal qu’un réseau électrique ait des incidents. Mais, normalement, «ces incidents ne doivent pas être vus par le consommateur, parce qu’un réseau est construit de telle façon qu’il ait des redondances qui feront que quand un équipement tombe en panne, il y en a un autre qui prend le relais automatiquement.» L’expert a expliqué qu’il faut donc revoir, au Gabon, le plan de protection. «Il ne faut donc pas minimiser en assurant qu’il n’y aura plus de black-out. Il faut faire en sorte qu’un black-out de 12 heures comme on l’a eu, puisse effectivement être rayé, qu’il y en ait peut-être, mais de moindre importance, faire en sorte que jamais il n’y ait des durées qui soient de cette nature, qui effectivement ne sont pas admissibles», a souligné Jean-Luc Fraisse.

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