Réuni le 8 décembre dernier, le regroupement de partis soutenant l’action du président de la République a dénoncé l’absence des «opposants», lors de la présentation du mausolée Omar Bongo Ondimba, le 2 décembre dernier, omettant sciemment de noter que de nombreux membres de la parentèle du défunt, y compris ses enfants, n’y étaient pas eux aussi.
Quelques jours après la présentation officielle du mausolée dédié à Omar Bongo Ondimba à Franceville, en présence du président de la République et de quelques membres de sa famille, les responsables de la majorité ont fustigé l’absence des membres de l’opposition à cette cérémonie. Ils sont ainsi revenus sur ce qu’ils qualifient de «comportement antirépublicain et même immoral des compatriotes dits opposants qui ont refusé de répondre à l’invitation leur ayant été adressé à cette occasion». Avant eux, lors de cet événement, le Premier ministre avait effectué une maladroite et bien malheureuse sortie en s’en prenant aux mêmes personnalités de l’opposition.
Les membres de la majorité estiment que ce mausolée constitue «un témoignage de la reconnaissance du peuple gabonais de l’œuvre de ce grand homme d’Etat en faveur de la construction du Gabon, de l’unité et de la cohésion nationale ainsi que le rayonnement de notre beau pays à travers l’Afrique et le monde entier». Le précisant, ils regrettent par la même occasion que certains parmi eux n’aient pas pu se rendre à cette cérémonie du fait des problèmes d’organisation.
En effet, lors de cette présentation, l’on a bien noté, au-delà de la seule absence des personnalités de l’opposition, celle de certains membres de la famille de feu Omar Bongo Ondimba, entre autres. Si, très peu de responsables de l’opposition et de la société civile ont pris part à cette manifestation, il en va de même pour un bon nombre d’enfants de l’illustre disparu. Les questions de logistique évoquées en guise d’explication auraient donc pu inciter la majorité, qui s’excuse quasiment de ne pas avoir pris part à cette cérémonie, à faire montre de davantage de retenue ou à considérer que les personnalités incriminées auraient pu faire les frais des mêmes contingences.
En outre, un responsable de l’opposition faisait remarquer que ce n’est pas à travers un communiqué dans le quotidien L’Union que l’on invite des personnalités politiques, qui plus est pour prendre part à une cérémonie programmée de longue date. «Ces méthodes archaïques doivent prendre fin. C’est dans (l’édition du quotidien de la veille) que nous avons appris que nous (étions) conviés à Franceville le lendemain ! Était-ce pour nous empêcher de nous rendre en France ? Était-ce pour nous faire insulter par les PDGistes comme ils l’ont fait le 30 novembre dernier contre Zacharie Myboto lors de la marche de soutien à Ali Bongo qui était en réalité une marche contre Zacharie Myboto et nous ses amis», se demandait un député qui n’a pas manqué de rappeler que Daniel Ona Ondo, chantre circonstanciel de la loyauté, s’était présenté contre Ali Bongo pour l’investiture du PDG à l’occasion de la présidentielle anticipée d’août 2009.
Pour autant, la majorité relève que les Gabonais connaissent les relations unissant la plupart des opposants au président Omar Bongo. En ce sens, elle souligne que le peuple se pose des questions et s’interroge sur «cette attitude de ceux qui aspirent à gouverner». «Au-delà de nos ambitions et de nos divergences, il y a la famille, la nation, le République, la reconnaissance des bienfaits», rappellent les membres de la majorité.