Des heurts ont éclaté samedi 20 décembre à Libreville lors d’une manifestation interdite de l’opposition gabonaise qui réclamait le départ du président Ali Bongo Ondimba.
Des heurts ont éclaté samedi 20 décembre à Libreville lors d’une manifestation interdite de l’opposition gabonaise qui réclamait le départ du président Ali Bongo Ondimba, avant d’être dispersée par les forces de l’ordre.
Un étudiant a été tué au cours des des événements, a annoncé le parquet. Selon le médecin légiste qui l’a examiné, le jeune homme est décédé d’une blessure à la gorge probablement causée par « un objet tranchant ». Ni le procureur ni le médecin légiste n’ont précisé dans quelles circonstances il avait été tué.
Un important dispositif sécuritaire avait été déployé, tandis qu’un hélicoptère survolait en permanence le lieu de la manifestation. Les forces de l’ordre ont tiré des gaz lacrymogènes pour empêcher les manifestants de se rassembler au carrefour Rio, dans un quartier populaire de la capitale, où des cortèges de plusieurs centaines de manifestants ont afflué de chaque côté de la place.
BARRICADES ET PNEUS BRÛLÉS
En première ligne, pris dans les tirs de grenades lacrymogènes, se trouvaient plusieurs ténors de l’opposition – dont l’ancien secrétaire général de l’Union africaine (UA), Jean Ping, et le dernier premier ministre du défunt président Omar Bongo Ondimba, Jean Eyéghé Ndong.
Vers 15 heures, une forte pluie, conjuguée à l’action des forces de l’ordre, a dispersé le gros de la foule. Des heurts ont alors éclaté dans les bidonvilles adjacents, où des groupes ont érigé des barricades, brûlant des pneus et au moins une voiture. De grandes colonnes de fumées noires étaient toujours visibles dans le ciel en fin d’après-midi. Au moins une vingtaine de personnes ont été interpellées.
Vendredi, le ministère gabonais de l’intérieur avait annoncé que la manifestation était interdite afin d’éviter d’éventuels « troubles à l’ordre public », dans un communiqué lu à la télévision nationale. Le président Ali Bongo Ondimba a pris les rênes du pays à la mort en 2009 de son père Omar, au pouvoir depuis 1967.
Le Monde.fr avec AFP