Le front de l’opposition pour l’alternance a décidé vendredi de maintenir son meeting prévu ce samedi à Rio (3ème arrondissement) malgré l’interdiction prononcée par le ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou.
« Le Front confirme la tenue de cette grande rencontre citoyenne, et demande au Ministre de l’Intérieur de prendre ses responsabilités pour garantir la sécurité des personnes et des biens, ainsi que lui commande sa mission », urge le Front dans une déclaration dont une copie est parvenue à la rédaction de Gabonactu.com.
« Le ministre de l’Intérieur, en sa qualité de garant de l’ordre public, décide de ne pas autoriser la tenue de cette réunion. En conséquence le meeting prévu ce samedi 20 décembre 2014 à 13 heures à Rio est interdit », a pour sa part annoncé le ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou.
Les deux camps s’accordent sur une chose : ils craignent que des infiltrés profitent du meeting pour semer le désordre. Selon une autorité, la police sera à Rio surtout pour traquer les fauteurs de trouble.
La rencontre est organisée par plusieurs personnalités politiques dont Jean Ping réunies au sein du Front uni de l’opposition pour l’alternance sous le thème « ensemble libérons notre pays ».
Jeudi, Alain Claude Bilie By Nze, porte parole du président de la République a dans une conférence de presse au palais présidentiel dénoncé une tentative d’insurrection visant à renverser les institutions en place.
« En droit cela s’appelle coup d’Etat », a martelé M. Bilie By Nze.
Depuis plusieurs jours l’opposition multiplie les appels à la démission du chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba. Ces appels font suite aux affirmations du journaliste écrivain français Pierre Péan qui dans son dernier livre intitulé, « Nouvelle affaires africaines : mensonge et pillage au Gabon », soutient qu’Ali Bongo n’est pas le fils biologique d’Omar Bongo Ondimba. Il serait plutôt un fils adoptif venu du Biafra au Nigéria. Ali Bongo Ondimba serait arrivé au Gabon en 1968 dans la foulée de nombreux enfants du Biafra accueilli à Libreville fuyant la guerre de sécession qui opposait le gouvernent central du Nigéria à la province indépendantiste du Biafra.
Si ces allégations sont confirmées, Ali Bongo n’avait pas le droit d’être président car l’article 10 de la constitution dispose que pour être candidat à l’élection présidentielle, il faut être gabonais de père et de mère.
L’opposition monte en épingle cet aspect pour vouloir déstabiliser le régime en s’inspirant de la révolution du Burkina Faso.