Abdoulaye Bathily, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU et chef du Bureau régional des Nations Unies pour l’Afrique centrale (UNOCA), appelle « les uns et les autres, à tous les niveaux, à faire preuve de retenue, à rejeter le recours à la violence et aux discours d’exclusion comme modes de gestion des désaccords politiques ».
L’ONU veut « éviter que le Gabon bascule dans une crise profonde susceptible de fragiliser davantage une sous-région Afrique centrale déjà en proie à de nombreux conflits et menaces qui freinent son développement et son intégration.»
Abdoulaye Bathily aurait engagé ces derniers jours d’intenses consultations entre les parties pour préserver la paix civile. Ces déclarations interviennent alors qu’une partie de l’opposition se radicalise et tente de chasser le pouvoir actuel en mobilisant la rue. Une manifestation prévue ce samedi 20 décembre a été interdite par le gouvernement, mais maintenue par ses initiateurs, au premier rang desquels Jean Ping, ex-beau-frère de l’actuel chef de l’Etat, ministre d’Omar Bongo pendant 17 ans, aujourd’hui reconverti dans les affaires.
La crise a pris de l’ampleur à la suite de la publication d’un livre de Pierre Péan qui affirme, sans toutefois en apporter la preuve formelle, que le président Ali Bongo (photo) ne serait pas l’enfant biologique de ses parents, mais qu’il aurait été adopté.
Depuis son accession au pouvoir en 2009, suite à des élections contestées, Ali Bongo a retiré à l’ancienne élite gabonaise, y compris de sa propre famille, de nombreux privilèges et situations de rente.