48 heures après les manifestations du 20 décembre dernier, les leaders du Front de l’opposition pour l’alternance ont livré «leur bilan» de l’événement, qualifié des plus meurtriers de l’histoire récente du Gabon.
L’analyse et l’évaluation du meeting non tenu du Front de l’opposition pour l’alternance évoluent et diffèrent selon la sensibilité et l’appartenance politique. Après le point du ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou, sur la journée du 20 décembre dernier, le tour est revenu aux membres du Front uni de l’opposition d’apprécier également la situation. Avec leurs propres moyens, le président de l’Union nationale, Zacharie Myboto, et ses compagnons font état de six morts, une centaine de personnes portées disparues et des dizaines de blessés, frappés soit par des policiers en cagoule, soit par des tireurs d’élite perchés sur des immeubles. «C’est la nouvelle façon de mater les civils de Guy Bertrand Mapangou. Il appelle cela le maintien de l’ordre public», a indiqué le porte-parole du groupe François Ondo Edou.
Selon le Front, le ministre de la Défense, Ernest Mpouho, a infiltré des étrangers dans les unités de la gendarmerie nationale et des forces armées gabonaises, portant des cagoules, comme des terroristes. Prenant acte des agissements et de la posture du régime en place le Front a invité le peuple à ne plus considérer Ali Bongo Ondimba comme président.
Ainsi, dans le souci de faire la clarté sur les évènements du 20 décembre dernier, «les acteurs du Front ont rencontré le 22 décembre 2014, le représentant spécial des Nations unies en vue de l’ouverture d’une commission d’enquête internationale et indépendantes», a annoncé François Ondo Edou. Cette initiative devra permettre si elle aboutit, d’établir les responsabilités du pouvoir en place ainsi que de celles de ces acteurs de l’opposition.