Présentés par le gouvernement comme les instigateurs des troubles du 20 décembre dernier à Libreville, Zacharie Myboto et ses pairs annoncent leur intention de s’en remettre à la justice internationale.
Accusé par le ministre de l’Intérieur, de la Sécurité publique, de l’Immigration et de la Décentralisation d’être l’instigateur des heurts occasionnés par le rassemblement prohibé du 20 décembre dernier, le Front de l’opposition pour l’alternance s’en défend vivement. Il accuse, à son tour, le pouvoir de faire «une fuite en avant». Pour ce groupement politique, qui continue de fustiger l’interdiction de manifester prononcée le 19 décembre dernier, le gouvernement aurait «mobilisé des moyens disproportionnés contre des citoyens à mains nues». Aussi, dénonce-t-il «les conséquences incalculables, qui dénombrent plus de 6 morts, plusieurs blessés graves et des arrestations en série».
Affirmant ne pas vouloir mettre fin à leurs manifestations, dont d’autres sont prévues pour les jours qui viennent sans qu’aucune date ni lieu n’aient été donnés, Zacharie Myboto et ses pairs regrettent la «fuite en avant du régime, donneur des ordres ayant conduit aux dommages subies par les populations», et le fait qu’ils soient privés «de tout accès aux medias de service public pour apporter la contradiction». Si des membres de ce groupement politique ont nommément été cités par Guy Bertrand Mapangou, qui prétend qu’ils seront incessamment sous le coup de poursuites judiciaires, ces derniers ont décidé «de tout mettre en œuvre en vue de la saisie immédiate de la Cour pénale internationale, afin qu’elle dise le droit sur les violences graves faites au peuple, devenu désormais la cible du pouvoir».
Désormais entrée dans une sorte de guerre des chiffres contre les autorités, suite aux troubles du week-end écoulé, l’opposition accuse le régime en place d’avoir eu «recours (…) aux moyens non conventionnels, qui font intervenir des tireurs en cagoules et des tueurs infiltrés dans les forces de sécurité et de défense pour organiser la tuerie du peuple, pris en cible pour avoir dénoncé un faux acte de naissance».