Le président de l’Union du peuple gabonais (UPG, opposition), faction des loyalistes, a rendu public une déclaration à travers laquelle, il s’insurge contre la partialité du ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou.
Au lendemain des émeutes relatives à une manifestation du Front uni de l’opposition pour l’alternance interdite par le ministère de l’Intérieur, ceci après un premier avis favorable, le président de l’aile loyaliste de l’UPG, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, a indiqué dans un communiqué que «le recul de l’Etat de droit a franchi un palier supplémentaire au Gabon, le samedi 20 décembre 2014». Il se réfère en effet à cette manifestation au cours de laquelle les manifestants, scandant des slogans hostiles au pouvoir et réclamant le départ d’Ali Bongo Ondimba, ont été dispersés. Ceci d’autant que le meeting du carrefour Rio, interdit, avait été naturellement été empêché, entrainant des échauffourées dans les quartiers adjacents. Bilan : une vingtaine d’interpellations et un mort, selon les sources officielles.
Dans ce contexte surchauffé, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou fustige le fait que l’opposition soit privée de tout accès aux média de service public, «réservés à la gloire du prince, aux activités du Parti au pouvoir et à ses alliés de tous bords». De même, il dénonce le fait que cette opposition soit désormais privée de toutes manifestations publiques. En le soulignant, le président de l’UPG ne peut s’empêcher de relever que le ministre de l’Intérieur, Guy Bertrand Mapangou, s’est affranchi de son obligation d’impartialité. En ce sens, le magistrat indique que «cette mesure contraire à toute éthique démocratique inacceptable ne sera pas acceptée». Pour lui, Guy Bertrand Mapangou, en appelant publiquement à la candidature de monsieur Ali Bongo Ondimba pour l’élection présidentielle de 2016, a montré son degré d’impartialité.
Dans son texte, le président de l’UPG relève que six (06) morts, de nombreux blessés et des arrestations massives de citoyens libres sont à déplorer à l’issue de ces échauffourées du samedi 20 décembre 2014. «Pour mettre fin à un régime prédateur, qui a ajouté le mépris des droits de l’homme à la mal gouvernance, l’Union du peuple gabonais lance un appel à la mobilisation générale de l’ensemble de ses organes, en même temps qu’il exige la libération immédiate de ses militants, arrêtés pour avoir simplement exercé une liberté publique», a-t-il déclaré.