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Gabon : des leaders de l’opposition convoqués par la police refusent des « auditions individuelles »

L’arrivée des leaders de l’opposition à la Police judiciaire. © infoskinguélé
L’arrivée des leaders de l’opposition à la Police judiciaire. © infoskinguélé
Plusieurs leaders de l’opposition gabonaise ont été convoqués mercredi par la police judiciaire suite à la manifestation de samedi qui a fait au moins un mort, a-t-on appris de source officielle.

« Il y a des convocations qui ont été adressées à des gens se présentant comme des leaders politiques (…) », a déclaré le porte-parole de la présidence gabonaise, Alain-Claude Bilie By Nzé, face à la presse.

« Ces gens ont appelé à une manifestation » alors que le gouvernement l’avait interdite, a justifié le porte-parole, ajoutant qu’ils « enfreignent délibérément une interdiction conforme à la loi ».

D’autre part, pour identifier les « responsables des dégâts corporels et autres occasionnés lors de la manifestation (…) la justice a décidé de les entendre sur les faits », a-t-il précisé.

Une délégation de l’opposition – dont l’ancien secrétaire général de l’Union africaine (UA), Jean Ping, et le dernier Premier ministre du défunt président Omar Bongo Ondimba, Jean Eyéghé Ndong – s’est donc rendue en fin de matinée dans les locaux de la police judiciaire (PJ) à Libreville.

« Aucune confiance en la justice »

« La convocation a duré environ une heure, avant que l’on décide de nous libérer », a affirmé à l’AFP Jean-Pierre Rougou, chargé de communication du Front de l’opposition pour l’alternance (Fopa), une coalition de partis.

« Nous avons refusé de nous soumettre à des auditions individuelles car nous n’avons aucune confiance en la justice » gabonaise, a-t-il expliqué.
« Nous avons également demandé au patron de la PJ de cesser la traque de nos domiciles, car des voitures banalisées sont stationnées devant chez plusieurs d’entre nous depuis quelques jours », a ajouté l’opposant, parlant d' »intimidation ».

Samedi, de violents heurts ont opposé des manifestants en colère aux forces de l’ordre, lors d’une manifestation interdite par le ministère de l’Intérieur.

Le bilan varie d’un mort selon le pouvoir, à six selon le dernier décompte de l’opposition. Ces chiffres étaient impossibles à confirmer de source indépendante.
Revenant sur la mort du jeune étudiant gabonais, le porte-parole de la présidence a affirmé que « cet assassinat a été perpétré par les manifestants eux-mêmes ».
« Ils ont ensuite tenté de faire passer (l’étudiant) pour une victime de la violence policières », a-t-il ajouté.
Officiellement, une enquête est toujours en cours pour déterminer les circonstances exactes de ce drame.

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