Les leaders du Front de l’opposition gabonaise pour l’alternance, convoqués par les services des Affaires criminelles de la Police judiciaire (PJ) ont déféré à cette convocation le mercredi 24 décembre 2014. Ils ont été entendus avant de rentrer chez eux libres.
Le feuilleton relatif aux manifestations du 20 décembre 2014 ayant entrainé, selon les sources officielles un morts et selon celles des membres de l’opposition six morts n’est pas près de s’achever. Ce mercredi, veille de la célébration de la fête de la nativité, les leaders du Front de l’opposition pour l’alternance qui avaient été convoqués par la Police judiciaire (PJ) s’y sont rendus, comme ils l’annonçaient la veille dans un communiqué, pour s’enquérir de l’objet de cette convocation.
Aux alentours de 11 heures, ce sont Jean Ping, Paulette Missambo, Luc Bengone Nsi, Zacharie Myboto, Moukagni-Iwangou et Paul-Marie Gondjout, Dijob Divungui Didinge, qui ont répondu à cette convocation. On note que même ceux de ces dirigeants politiques qui n’étaient pas nominalement convoqués, se sont joints à leurs compères. Ils ont été donc entendus pendant près d’une heure et quart avant de ressortir libres des locaux de la PJ où les attendaient d’autres leaders, des membres et des sympathisants de leur mouvement politique.
Les uns et les autres sceptiques n’ont pas cru leurs yeux lors que les dirigeants du front de l’opposition pour l’alternance sont ressortis de cet endroit. La plupart avait cru que cette convocation devait aboutir à leur arrestation. D’où les applaudissements nourris qui ont fusé à leur sortie. Aussitôt, le groupe a été accompagné et escorté par ses partisans qui ont attendu durant tout le temps de l’interrogatoire. Ils se sont ensuite rendus dans leur quartier général de l’Ancien Sobraga où ils devaient tenir une réunion.
Selon des sources concordantes, les leaders du Front auraient refusé de répondre individuellement à leur convocation. Ils sont donc venus en groupe et ont été entendus en groupe. Une stratégie menée dans le sens de la solidarité de l’unité et de l’assomption collective des charges qui pourraient être retenues contre eux. Estimant que cette procédure était pipée, que leur procès déjà fait et leur condamnation prédéterminée, ils ont également demandé d’être présentés devant le procureur de la République pour être tous envoyés en prison.
A ce sujet, au cours de son hebdomadaire rencontre avec la presse, le porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Billie By Nzé, est revenu sur cette épisode de l’histoire politique du Gabon pour déclarer «nous vous disions, il y a plusieurs mois déjà, et nous l’avons dénoncé, qu’une certaine opposition connue sous l’appellation «Front uni de l’opposition», a décidé de prôner la violence et la haine de l’autre comme axe et comme moyen d’expression politique. Depuis quelques mois en effet, cette opposition multiplie des appels à la violence et à l’insurrection. Ces appels sont relayés par certains médias internationaux, certains médias nationaux, radio, télévision, presse écrite, de même que les réseaux sociaux».
Il a de même déclaré que la présidence de la République dénonce encore une fois, le recours à la violence, la mise en danger de la vie d’autrui, comme expression politique. Dans ce contexte, il a affirmé que les coupables répondront de leurs actes devant la justice. Un communiqué du Front de l’opposition pour l’alternance était attendu dans la soirée qui n’était pas encore rendu public au moment de la publication du présent texte.