Le 20 décembre dernier, à Libreville, une manifestation pacifique de l’opposition gabonaise a fait l’objet d’une répression particulièrement violente, entraînant la mort d’un manifestant selon les autorités, au moins six selon l’opposition et la société civile, ainsi que l’interpellation brutale et l’emprisonnement d’une centaine d’autres.
Ces événements se déroulent dans un contexte de forte tension sociale qui s’aggrave de manière alarmante ces derniers mois et qui se manifeste notamment par la multiplication de grèves dans de nombreux secteurs d’activités publics et privés, par la colère de populations vivant dans des conditions matérielles de plus en plus précaires, ou encore par les revendications des étudiants se plaignant de conditions d’études catastrophiques. Les réponses apportées par les autorités gabonaises, arrestations et détentions arbitraires de journalistes, de syndicalistes, d’étudiants, suspension de journaux de l’opposition, entre autres, ont contribué à l’escalade de la tension.
EELV condamne fermement la répression de la manifestation pacifique de l’opposition gabonaise ainsi que la violation par le gouvernement du droit fondamental à manifester.
EELV souhaite adresser ses condoléances et sa sympathie aux victimes de ces violences et à leurs familles.
EELV s’inquiète d’une situation générale potentiellement explosive et appelle le gouvernement français à agir pour que les autorités gabonaises prennent les mesures nécessaires à l’apaisement de la situation dans le respect des droits humains.
EELV demande qu’une enquête transparente puisse être diligentée dans les meilleurs délais sur les circonstances du décès de Bruno MBOULOU BEKA. La transparence doit également être faite sur la situation des personnes interpellées, notamment celle de Francis EDOU EYENE, membre du Front uni de l’opposition pour l’alternance, sur les conditions et les motifs de leur emprisonnement afin qu’elles puissent être défendues équitablement et libérées au plus vite si aucune charge sérieuse et réelle ne peut être retenue contre elles.
EELV réitère également son appel au gouvernement français pour qu’il soutienne les aspirations profondes du peuple gabonais, avide de justice sociale, économique et politique. Cela passe notamment par une gouvernance plus démocratique et réellement au service du plus grand nombre ainsi que par la mise en place d’un véritable pluralisme politique.
Julien Bayou et Sandrine Rousseau, porte-parole nationaux d’EELV