Le ministre des Affaires étrangères a réuni les diplomates accrédités au Gabon afin de faire le point de la situation politique du pays. Affirmant que le Gabon n’est pas en crise, il s’en est pris aux «médias qui ne font pas bien leur travail».
Le ministre des Affaires étrangères a échangé, le 24 décembre dernier, avec les chefs de missions diplomatiques accrédités au Gabon. Cette entrevue est intervenue quelques jours après les événements du 20 décembre 2014, consécutifs au meeting de l’opposition interdit par le ministre de l’Intérieur et réprimé par les forces de l’ordre.
Alors que l’opposition et la majorité ont du mal à s’accorder sur le bilan réel de ces échauffourées largement relayées par les médias nationaux et internationaux, Emmanuel Issozet Ngondet a tenu à livrer le point de vue du gouvernement. Pour lui, le «Gabon n’est pas en crise», «les institutions de la République fonctionnent» alors que les citoyens vaquent régulièrement à leurs occupations. En conséquence, il s’est dit particulièrement étonné par le traitement réservé à ces événements par la presse. Il y voit une certaine impartialité autant qu’un manque d’équité, estimant que l’opposition est trop souvent présentée comme victime du pouvoir. Ce faisant, il a mis en avant les éléments de langage ressassés ces derniers temps en dénonçant les appels «à la haine, à l’insurrection et le recours à l’extrémisme».
Visiblement remonté contre certains médias qui, selon lui, laissent croire que le Gabon n’attache aucun prix aux libertés fondamentales, le ministre des Affaires étrangères n’a pas manqué d’affirmer que le Gabon est un pays de droit et une démocratie. Il s’agit donc, selon lui, d’informations erronées, déformées et incomplètes. «Le Gabon est respectueux des lois et règlements qui régissent notre vie politique», a-t-il dit en se référant aux concertations engagées par le président de la République avec une frange de l’opposition, mais aussi aux dernières élections locales et sénatoriales. Après quoi, il est revenu sur le décès du jeune Bruno Béka. A la manière du porte-parole de la présidence de la République, il a fait usage d’un film vidéo pour tenter de convaincre ses interlocuteurs. Un exercice qui, à ses yeux, relève d’un souci de transparence.