En Côte d’Ivoire, le procès de l’ex-Première dame ivoirienne Simone Gbagbo, accusée d’« atteinte à la sûreté de l’Etat », a repris ce lundi 29 décembre sous les cris de proches de victimes de la crise de 2010-2011 qui réclament justice. Longtemps surnommée « la dame de fer », Simone Gbagbo, 65 ans, épouse de l’ex-président Laurent Gbagbo, est jugée aux côtés de plusieurs autres personnalités de l’ancien régime.
Il s’agissait de la deuxième journée après l’ouverture, vendredi, du procès pour atteinte à la sûreté de l’Etat Simone Gbagbo est jugée en compagnie de 82 autres co-accusés. Le procès s’est ouvert à Abidjan alors que le gouvernement du président Alassane Ouattara a refusé de transférer Simone Gbagbo à la Cour pénale internationale (CPI) qui l’accuse de « crimes contre l’humanité », comme son mari, détenu à La Haye depuis trois ans. Au tribunal d’Abidjan, dans le quartier central du Plateau, les accusés devront répondre d’inculpations pour crimes commis entre 2010 et 2011, au moment de la crise post-électorale qui a fait 3 000 morts de part et d’autre.
Trois heures de retard sur l’horaire prévu, une salle trop petite pour accueillir un public qui restera finalement à l’écart dans la salle des pas perdus, un énoncé de l’identité des 83 accusés et des actes d’accusation qui aura duré près de quatre heures et une sonorisation de la salle ne permettant pas de comprendre les échanges entre les parties. Cette deuxième journée d’un procès qualifié d’historique aura pris un tour chaotique et laborieux.
Les avocats contestent la régularité de la cour
Une deuxième audience où au premier rang du box des accusés on pouvait voir Aboudramane Sangaré, le compagnon de route politique de Laurent Gbagbo, Pascal Affi N’Guessan l’actuel président du FPI qui vient d’obtenir l’invalidation de la candidature du même Laurent Gbagbo à la tête du FPI, Gilbert Aké N’Gbo qui fut le dernier Premier ministre en exercice de Laurent Gbagbo, et Simone Gbagbo qui affichait une certaine sérénité en suivant mot à mot les termes de l’ordonnance de renvoi qu’égrenait l’accusation.
Une journée de pure mise en forme au cours de laquelle les avocats n’ont pris la parole que pour protester contre plusieurs points de procédure non respectés, selon eux, par le parquet. Ils se sont notamment attachés à contester la régularité de la cour compte tenu d’une ordonnance de désignation des juges qui serait arrivée à expiration il y a trois mois. Des points de litige finalement non retenus par le président du tribunal.
Je suis vraiment inquiet pour le caractère équitable de ce procès. Les droits de la défense sont vraiment méprisés.
Rodrigue Dadjé
Avocat de Simone Ggbagbo
Ce mardi matin, trois premiers accusés devraient être entendus pour les crimes d’atteinte à la sûreté de l’Etat dont on les accuse.
Publié le 29-12-2014 Modifié le 30-12-2014 à 02:10