Le président du Centre des Libéraux réformateurs (CLR) traîne son homologue du Mouvement de Redressement national (Morena) devant les tribunaux pour «vol et recel des pièces d’état-civil par voies frauduleuses».
Selon le quotidien L’Union du 7 janvier 2015, Jean-Boniface Assélé a déposé une plainte, la veille, au tribunal de Libreville contre Luc Bengono Nsi pour «vol et recel des pièces d’état-civil par voies frauduleuses». Le président du Centre des Libéraux réformateurs (CLR) se fonde sur le fait que son homologue du Mouvement de Redressement national (Morena) et des membres de l’opposition sont entrés en possession d’un acte de naissance dont ils ne sont pas propriétaires. Pour lui, ces actes sont de nature à mettre à mal la cohésion et l’unité nationale. D’où cette plainte qui vise à amener les auteurs de ces actes à répondre devant la justice.
Sans devoir s’interroger sur le lien que Jean-Boniface Assélé fait entre cet acte de naissance et la paix civile, d’une part, et sur son intérêt à agir dans la mesure où le document n’est pas le sien, l’on note que le 12 novembre dernier, il avait fustigé le dernier livre de Pierre Péan «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon» à travers lequel le journaliste-écrivain français met en doute les origines d’Ali Bongo. Ce jour-là, le président du CLR avait affirmé qu’il se trouvait à Brazzaville lorsque son «neveu Ali» est né. «Aujourd’hui, une fois encore, on vient me dire à moi, que mon enfant à moi. Le mien ! Issu des entrailles de ma sœur cadette, n’est pas celui que je dis mon neveu. Qu’il n’est pas l’enfant que j’ai tenu dans mes bras après sa naissance à l’hôpital général de Brazzaville.», avait-il lancé, annonçant qu’il déposerait plainte contre les auteurs des attaques contre sa famille : «C’est pourquoi j’ai pris la décision en tant que chef de cette grande famille d’ester en justice MM Luc Bengone Nsi et Pierre Péan pour qu’ils répondent de leurs infamies. (…) Bien évidemment, s’il était avéré que M. Luc Bengone Nsi possédait l’acte de naissance de mon neveu Ali, et qu’il l’ait divulgué, tout ceci sans aucune autorisation du concerné, il sera bien évidemment poursuivi pour vol et recel d’un document à autrui». Le patron du CLR est passé à l’acte.