Le secrétaire général du Parti démocratique gabonais (PDG), dans une interview accordée au quotidien L’union du 7 janvier 2015, s’exprime sur la situation du pays. PDG, opposition, meeting de Rio et Pierre Péan y sont passés.
Muet depuis quelques temps, le secrétaire général du PDG est sorti de son silence à la faveur d’une interview accordée à nos confrères du quotidien L’Union. Faustin Boukoubi revient sur la coloration du Sénat où son parti devrait occuper 81 sièges sur les 102 disponibles, sous réserve d’éventuels recours. Une domination écrasante qui, de son point de vue, ne constitue nullement un frein au débat démocratique. «Il ne faut pas avoir de préjugés sur le fonctionnement des chambres du Parlement notamment le Sénat. Les débats y sont âpres, en dépit de la coloration politique majoritaire», soutient-il, soulignant que les sénateurs défendent avant tout les intérêts du peuple. De quoi faire bondir ceux pour qui le Sénat est la chambre des collectivités locales. Sur sa lancée, l’élu de la Lombo-Bouenguidi se prononce sur le cas des candidats du PDG qui n’ont pas été élus alors qu’ils disposaient de l’avantage du nombre de conseillers, indiquant que les enquêtes visant à déterminer les responsables de ces échecs sont en cours et qu’elles donneront certainement lieu à des «sanctions disciplinaires exemplaires».
Evoquant les événements de Rio et la mort du jeune Beka Mboulou, le secrétaire général du PDG estime que «rien ne peut justifier un tel forfait». «Tout en faisant une récupération éhontée, les politiques se rendent-ils compte de leur responsabilité dans cette perte en vie humaine ?», s’interroge-t-il, avant de noter que «sauf à prouver la falsification de la vidéo (…) montrée dans les médias, il s’avère qu’il est décédé des suites d’une rixe». Ce faisant, il demande à l’opposition de ne plus faire prendre de «risques inutiles à des compatriotes innocents, naïfs», avant d’inviter la jeunesse à davantage de lucidité afin de ne plus se faire «instrumentaliser, au péril de leur propre vie, parfois en trompant la vigilance des parents». «Nous devons faire en sorte qu’il n’y ait plus jamais ça», martèle-t-il, sans pour autant dire comment il compte s’y prendre et quelle pourrait être la contribution de son parti dans la recherche d’une accalmie socio-politique.
Comme il fallait s’y attendre, Faustin Boukoubi revient sur l’éventualité d’un dialogue politique et l’idée de Conférence nationale souveraine soumise par l’opposition. Reprenant le bréviaire de sa famille politique, il commence par décrire Ali Bongo Ondimba comme un «homme de dialogue et d’ouverture», affirmant que certains leaders de l’opposition restent fermés à toute concertation et surtout que l’idée d’une Conférence nationale souveraine est désormais minoritaire. «Les autres sont de plus en plus pragmatiques et espèrent des concertations sur des sujets précis», lance-t-il, comme pour faire passer les tenants de la Conférence nationale souveraine pour des rêveurs. Dans la foulée, il se prononce sur l’idée de dissolution de l’Assemblée nationale défendue par Séraphin Ndaot, qui la tient comme un moyen de décrisper le climat politique actuel. «Monsieur Ndot se cherche, semble-t-il», glisse-t-il, estimant que «seul lui-même maitrise ses objectifs». Pour lui, l’Assemblée nationale fonctionne conformément à la Constitution. De quoi instruire ceux qui croyaient que la première chambre du Parlement est régie par un règlement intérieur.
S’agissant du livre de Pierre Péan «Nouvelles affaires africaines – Mensonges et pillages au Gabon», le secrétaire général du PDG estime que c’est de «l’histoire ancienne». «Nous avons fait une publicité gratuite d’un remake des Affaires africaines qui, en guise de scoop, a réitéré, voire amplifié des rumeurs sans preuves», affirme-t-il, précisant que si l’objectif était de créer des troubles au sein de la population, c’est qu’il y est parvenu. Cependant, note-t-il, il revient aux Gabonais d’en subir les conséquences et aux politiques de ramener la sérénité.