Lors de son discours à la nation des vœux de nouvel an, Ali Bongo a réitéré sa volonté de dialoguer avec toutes les sensibilités politiques de la nation, quelles qu’elles soient. Mais ses adversaires les plus féroces, membres du Front uni, sont-ils réellement prêts pour l’ouverture du dialogue ?
Suite aux tensions politiques entre la majorité républicaine, principalement le Parti démocratique gabonais et l’aile dure de l’opposition dirigée par le Front uni, la communauté internationale, les associations religieuses et les ONG, invitaient ces deux parties à renouer avec le dialogue pour éviter au Gabon des jours effroyables comme cela a été le cas avec les affrontements du 20 décembre 2014 et qui se sont soldés par la mort d’un compatriote et de nombreux dégâts matériels à Libreville.
Ali Bongo, en tant que garant de la stabilité de la nation n’est pas resté sourd à cet appel. Ainsi, profitant de son adresse des vœux de nouvel an à la Nation, il a réaffirmé sa volonté à discuter avec tous les Gabonais.
« Comme je l’ai déjà dit, j’ai été, je suis et je resterai un homme de dialogue et d’ouverture. (…) Ceux qui me connaissent bien, savent quelle part j’ai pris pour faciliter l’ouverture politique dans notre pays. Ceux qui me connaissent savent, quelle a été ma contribution aux « Accords de Paris » et aux différentes rencontres politiques organisées sous le Président Omar Bongo Ondimba ».
Avant de poser les conditions nécessaires à un dialogue franc et constructif : « Mais ceux qui me connaissent bien, savent aussi que le Président de la République ne peut pas dialoguer avec des personnes qui ne respectent, ni les institutions de la République, ni ceux qui les incarnent ».
Le Front uni en tête desquels Jean Ping, Jean Eyeghe Ndong et Zachary Myboto seraient-il cependant prêts à discuter en renonçant à la violence politique, notamment aux appels à l’insurrection populaire par le renversement des institutions de la République?
A moins de 2 ans de la prochaine élection présidentielle, accepteront-ils enfin de privilégier le débat intellectuel qui met en avant les idéologies, les actions et les projets, plutôt que des sujets qui ne changent rien au quotidien des Gabonais?
Si ces questions semblent pour l’instant sans réponse, on peut cependant imaginer un début de réponse avec l’attitude des leaders du Front uni qui ont assisté ce lundi 05 décembre au procès de 101 personnes interpelleés lors de la marche interdite de Rio. La présence de Jean Ping et des autres leaders du Front uni était, semble -t-il, une manière de donner une connotation politique à ce procès.
Aussi, pas sûr que l’appel d’Ali Bongo soit entendu pour le moment…