La traque des auteurs présumés de la tuerie de Charlie Hebdo et de la fusillade à Montrouge s’est conclue ce vendredi 9 janvier par deux prises d’otages : l’une à Dammartin-en-Goële par les frères Kouachi ; l’autre porte de Vincennes par Amedy Coulibaly, où quatre personnes ont trouvé la mort. Deux assauts menés par les forces du Raid et du GIGN ont été lancés quasi simultanément vers 17h. Les trois hommes ont été tués.
Mercredi en fin de matinée, deux hommes lourdement armés pénètrent dans l’immeuble de Charlie Hebdo. Visiblement bien renseignés, ils font irruption dans la rédaction alors que se tenait la conférence hebdomadaire. Ils ouvrent le feu, quittent les lieux, tombent sur des patrouilles de police, tirent à nouveau et prennent la fuite. Ils s’enfuient en voiture vers le nord-est de Paris, changent de véhicule en braquant un automobiliste et disparaissent. L’attaque a fait 12 morts, parmi lesquels 7 journalistes et 2 policiers.
Mercredi soir des perquisitions se font à Strasbourg, en région parisienne, à Reims et Charleville-Mézières (Ardennes) et les premières gardes à vue ont lieu. La police recherche Chérif et Saïd Kouachi, 32 et 34 ans, nés à Paris de parents algériens et lance un appel à témoins
Le Raid et le GIGN se déploient
Très vite, jeudi matin, la trace des deux frères Kouachi est retrouvée en Picardie où les deux hommes braquent une station-service, à Villers-Cotterêts dans l’Aisne, à 80 kilomètres de Paris. A partir de là, le dispositif est enclenché. Le Raid et le GIGN se déploient. Quelque 1 500 hommes sont mobilisés toute la journée de jeudi, aidés par des hélicoptères et des brigades canines. Pendant près de 24h, le secteur est passé au peigne fin, sans succès. Neuf personnes au total sont en garde à vue.
Jeudi, en début de matinée, un autre homme entre en scène : Amedy Coulibaly. Il tire sur une policière municipale et un agent de la voirie de la ville de Montrouge, à la sortie de Paris. La jeune femme a été tuée. Là encore, l’assaillant arrive à prendre la fuite.
Vendredi matin, Chérif et Saïd Kouachi réapparaissent. En sortant d’un bois, ils parviennent à braquer une voiture et roulent en direction de Paris. Là, ils rencontrent un barrage routier. Une nouvelle fois, des échanges de coups de feu ont lieu. Les deux fugitifs partent à pied et à l’issue d’une course-poursuite, se barricadent dans les locaux d’une petite imprimerie dans la zone industrielle de Dammartin-en-Goële.
Amedy Coulibaly réapparaît, lui, vers 13h. Le tireur de Montrouge, ouvre le feu dans une épicerie juive à la porte de Vincennes à la lisière sud-est de la capitale et prend 16 clients présents en otage. On apprend que ce délinquant multirécidiviste de 32 ans, avait rencontré Chérif Kouachi en détention.
Deux assauts quasi-simultanément
C’est finalement vers 17h que les deux assauts sont lancés quasi-simultanément. A Dammartin-en-Goële d’abord, les deux suspects de l’attentat contre le siège de Charlie Hebdo sont abattus. L’employé qui se cachait à l’intérieur de l’imprimerie est libéré, indemne. Un membre du GIGN est blessé lors de l’opération.
Quelques minutes plus tard, les hommes du Raid lancent l’assaut sur le magasin casher. Le preneur d’otages, Amedy Coulibaly, est tué dans l’opération. Quatre otages ont été retrouvés morts dans le magasin « vraisemblablement » tué par le preneur d’otages dès le début de l’attaque. Sept personnes sont blessées et plusieurs autres sont sortis indemnes. Deux membres du Raid sont blessés dans l’opération.
Vendredi, deux interpellations ont eu lieu dans un quartier sensible à Grigny, en banlieue parisienne, dans l’entourage très proche d’Amely Coulibaly. Sur les seize personnes proches des trois terroristes placées en garde à vue, cinq l’étaient toujours vendredi soir. La compagne d’Amedy Coulibaly, Hayat Boumeddiene, qui aurait participé à l’assassinat de la jeune policière martiniquaise à Montrouge, reste activement recherchée par la police.
Publié le 09-01-2015 Modifié le 10-01-2015 à 01:58