En Haïti, les opposants les plus radicaux poursuivent leur mouvement de protestation contre le président. Les manifestants réclament le départ immédiat de Michel Martelly du pouvoir et refusent toute négociation pour trouver une issue à la crise politique.
Avec notre correspondante à Port-au-Prince,Amélie Baron
Le nombre de manifestants a diminué. Ils étaient seulement plusieurs centaines à défiler dans les rues de Port-au-Prince hier, jeudi, mais leur ton s’est radicalisé.
L’un d’eux, Assad Volcy explique refuser l’idée d’éventuelles négociations avec le président : « Le président Martelly doit tirer sa révérence car il ne peut pas bénéficier de ses propres erreurs, explique-t-il. Il a passé trois ans au pouvoir sans pouvoir organiser une élection pour renouveler même une de nos collectivités territoriales. Nous sommes persuadés qu’aucune solution n’est viable sans le départ de Michel Martelly qui représente l’intérêt des Américains, des pays occidentaux, les intérêts de l’oligarchie haïtienne. Il avait fait campagne sous le signe du changement, mais il n’y a pas eu de changement. Il y a eu beaucoup de propagande, mais sans résultats face à un peuple touché par un chômage endémique, dans un pays gangréné par la corruption de l’administration publique et un régime qui est allié au narcotrafic. Quelle que soit cette tentative de la dernière chance de Michel Martelly de sauver sa peau, il ne pourra pas parce qu’on est déterminé. On y parviendra. »
Ces opposants affirment qu’ils ne quitteront pas les rues et certains hurlent même vouloir en arriver à une guerre civile. Comme lors des dernières manifestations, face aux jets de pierre, la police a dispersé rapidement le cortège en faisant usage de grenades lacrymogènes.