En attente de la fin des travaux de réfection du campus universitaire et leur réintégration dans les chambres, le Centre des œuvres universitaires (COU) de l’UOB a tenu à aider financièrement les «campusards».
Si de nombreux individus, au regard du nouvel attroupement survenu à l’Université Omar Bongo (UOB), dans la nuit du 8 au 9 janvier courant, ont pensé à la reprise du mouvement de grève, alors que le début des cours reste hypothétique, «il n’en était rien», selon le mot d’un leader étudiant. Pourtant, ayant décidé d’allumer «un feu de camp» au sein de l’université, les étudiants ont suscité crainte et interrogation chez de nombreux badauds ayant assisté à l’intervention plutôt modérée des agents des forces de l’ordre cette nuit.
Selon des sources, si les étudiants présents sur la voie publique manifestaient une légère colère, c’était pour une histoire d’argent. De fait, alors qu’ils avaient brutalement été sommés de vider le campus, les résidents ont récemment été convoqués par la direction du Centre des œuvres universitaires (COU) qui, dit-on, devait procéder à la distribution de sommes d’argent à chacun d’eux, le 8 janvier. Or, l’argent qui, confient certains, ne provenait pas des caisses du COU-UOB, avait été rudement négocié par un groupe d’étudiants auprès de plusieurs hommes politiques et anciens de l’UOB pour «soulager les étudiants résidents», n’a pas convenablement été distribué. C’est du moins ce qu’estiment plusieurs étudiants dont les noms n’apparaissent pas sur les listes des bénéficiaires.
«C’est curieux que le COU se soit appuyé sur des listes élaborées par des responsables de pavillons pendant notre départ, alors qu’on était sous la pression du déguerpissement», s’est étonné un étudiant, avant d’ajouter : «Ils auraient dû simplement se fier aux listes des résidents.» Une responsabilité qu’a vite déclinée la direction du COU, selon laquelle les sommes perçues (50 000 francs par étudiant) et les listes n’émanent pas d’elle mais du groupe d’étudiants ayant collecté environ 9 millions de francs au terme de sa campagne.
Si la mise au point de l’administration dans la journée du 9 janvier 2015 a abouti à une nouvelle colère des résidents, c’est que le COU, dit-on, a proposé d’offrir 1 million de francs à chacun des six pavillons du campus. Une offre que les résidents ont tout simplement déclinée, exigeant que des logements leur soient proposés en échange de cette somme dérisoire. Ce à quoi l’administration a répondu en promettant qu’une réflexion devrait être menée dans les jours qui viennent, qui aboutira à une meilleure offre qu’elle communiquera par voie de presse au moment opportun. Preuve que le problème est encore loin d’être résolu, alors que plusieurs dizaines d’étudiants éloignés de leurs parents sont laissés à l’abandon.