Des centaines de milliers de personnes sont attendues, ce dimanche 11 janvier dans l’après-midi, dans les rues de Paris pour participer à la marche républicaine consécutive aux attaques terroristes des 7, 8 et 9 janvier. 17 personnes ont été tuées en plus des trois terroristes qui ont mené ces attaques. Plusieurs autres ont été blessées.
En plus des centaines de milliers d’anonymes, de nombreux chefs d’Etat, de gouvernement et de représentants des gouvernements seront présents dans la capitale cet après-midi pour afficher leur soutien.
Mais, pour certains, la présence de certaines personnalités internationales laisse un goût amer. Les critiques se dirigent notamment vers le chef de la diplomatie russe Sergei Lavrov, le roi de Jordanie, le Premier ministre hongrois Viktor Orban ou encore Mariano Rajoy, le chef du gouvernement espagnol, qui vient de faire passer une loi de sécurité nationale —votée par son seul parti— que l’opposition décrit comme une «attaque sur les libertés». Ou encore vers le président gabonais Ali-Omar Bongo, remarque Metro News.
«Il devrait être évident qu’une marche républicaine ne concerne pas ceux qui ne respectent pas les conceptions de la République», écrit Nicolas Lebourg sur notre site. Et parmi les conceptions de la République française, il y a la liberté d’expression.
Pour ce qui en est de la liberté d’expression des pays dont les gouvernements sont représentés au sein de cette marche, le bilan est en effet assez compliqué à en regarder la liste des personnalités internationales présentes. En nous appuyant sur le classement mondial de la liberté de la presse publié début 2014 par Reporters Sans Frontières, nous pouvons ainsi constater que de nombreux représentants de pays participant à la marche républicaine de ce dimanche après-midi ne sont pas vraiment des soutiens de la liberté de la presse et donc de la possibilité de s’exprimer librement.
Nous les avons classés ainsi, selon leur position:
de 1 à 30: blanc
de 31 à 60: jaune
de 61 à 90: orange
de 91 à 120: rouge
à partir de 120: noir
Oui, ce classement de RSF est critiqué, mais il permet de donner une vue d’ensemble sur la situation de la liberté de la presse dans le monde. Bien sûr, la situation a pu changer dans de nombreux pays en un an. En Ukraine, Viktor Ianoukovitch a dû quitter le pouvoir. En Tunisie, la nouvelle constitution adoptée en janvier 2014 devait garantir les libertés fondamentales.
Mais dans d’autres, la situation se dégrade comme en Hongrie, condamnée en septembre pour «atteinte à la liberté d’expression» par la Cour européenne des droits de l’Homme.
Grégor Brandy