Le domicile de l’opposant gabonais Jean Ping a été caillassé lundi à Libreville par des centaines de jeunes ‘a déclaré à la presse l’ancien président de l’Union africaine, accusant les gendarmes en faction non loin de sa propriété de ne pas être intervenus pour le protéger.
« Vers 8h30, une bande de 200 jeunes, des loubards du régime, sont venus nous agresser à coups de cailloux, ils ont allumé un feu et cassé les vitre », a expliqué face à la presse Jean Ping, qui a accusé la gendarmerie de ne pas être intervenue.
L’ancien président de la commission de l’Union africaine a accusé les proches du pouvoir d’être à l’origine de cette attaque, signifiant que ce pouvoir veut attenter à sa vie.
Joint par téléphone, le ministre gabonais de l’Intérieur, Guy Bertand Mapangou, a déclaré à sur une radio étrangère qu’il a été prévenu par ses services qu’il y avait eu un attroupement, d’abord non loin du domicile de M. Ping, puis devant son portail.
« J’ai demandé tout de suite au chef d’état-major des polices d’investigation d’aller voir sur place et, arrivé sur les lieux, il m’a rendu compte de ce qu’un groupe de personnes ont été appréhendées par des proches de M. Ping pour avoir tenté de saccager son domicile et lancé des pierres », a déclaré le ministre de l’Intérieur.
Après avoir discuté avec l’opposant, M. Mapangou a obtenu la libération de quatorze jeunes, dont « treize Gabonais et un Malien » lui promettant que « toutes les personnes qui ont fait irruption chez lui et si elles ont posé des actes répréhensibles, (elles) doivent être arrêtés et conduits dans les locaux de la police judiciaire pour y être auditionnés », a-t-il poursuivi démentant l’immobilisme des gendarmes en faction proche du domicile de M. Ping interdit de quitter le territoire gabonais pour des raisons d’enquêtes.
Le 20 décembre suite à un meeting de l’opposition, interdit par le ministère de l’Intérieur et au cours duquel un jeune homme avait trouvé la mort dans des conditions non encore élucidées. Ce rassemblement avait conduit à l’interpellation de 101 personnes poursuivies pour « troubles à l’ordre public » et à l’ouverture d’une enquête judiciaire par le parquet de Libreville.
Les procès des personnes arrêtées, ouverts la semaine dernière et se poursuivent et ont permis la relaxe d’une quarantaine de personnes.
Ancien apparatchik du parti au pouvoir, Jean Ping a pris ses distances avec le président Ali Bongo Ondimba, après sa défaite à l’élection de président de la Commission de l’Union africaine qu’il avait dirigé pendant cinq ans, devant le principal pourfendeur du régime actuel.