Invité par les «Laboratoires Servier» à Paris (France) pour un congrès et des réunions scientifiques, le professeur de cardiologie, par ailleurs président du Rassemblement national des bûcherons et membre du Front de l’opposition pour l’alternance, a été empêché de quitter le territoire national.
Si Pierre André Kombila espérait encore une sorte de miracle à quelques heures du démarrage des 25e Journées européennes de la cardiologie organisées sous le thème «La cardiologie sur mesure», il a dû se résoudre à subir la décision des agents de la police de l’air et des frontières qui, le 11 janvier dernier, n’ont pas souhaité qu’il effectue son déplacement sur Paris (France). Les raisons de cette «interdiction de voyager», ne sont véritablement connues de personne. Pas même de l’intéressé selon lequel «une liste de 50 noms de citoyens gabonais de naissance (seraient) interdits de sortir du territoire national». Or, raconte-il sur sa page Facebook : «J’avais pris soin le jeudi 8 janvier de vérifier auprès du procureur de la République la véracité de cette information. Mais le procureur m’avait assuré qu’une telle liste n’existait pas dans leur service.» Excès de zèle de la part des policiers ou simple exécution d’ordre ? Pierre André Kombila avoue ne rien comprendre. Une situation qui nourrit inévitablement de nouvelles critiques contre le pouvoir.
De fait, de nombreux observateurs voient dans le refus opposé à l’éminent cardiologue «une nouvelle atteinte à la liberté d’un citoyen par Ali Bongo et les siens». Pour d’autres, le président du Rassemblement national des bûcherons aurait pu se servir de ce voyage à des fins politiques. Ce qui reste à prouver, d’autant que le membre du Front de l’opposition pour l’alternance affirme avoir été invité par les «Laboratoires Servier» pour prendre part, du 14 au 17 janvier courant, au congrès européen de la Société française de cardiologie (SFC). C’est donc en sa qualité de médecin et certainement pas pour son engagement politique qu’il se devait se rendre en France. L’interdiction de voyager dont il a été frappé paraît plutôt curieuse, d’autant que celle-ci ne lui a jamais été notifiée. «Ni ces policiers, ni le procureur de la République n’ont daigné justifier le motif de cette interdiction qui me frappe de sortir du territoire national», affirme Pierre André Kombila, avant de regretter : «Je ne pourrai cette année, remplir mon obligation de maintenir mon niveau de connaissance cardiologique pour permettre à mes malades de toujours bénéficier des acquis de la médecine moderne en progrès constant.»
D’une interdiction de voyager non justifiée à un mélange des genres, l’affaire est en passe de devenir un problème de santé publique, estiment certains, auxquels on pourrait donner raison. Sinon, comment comprendre que les autorités qui délivrent des interdictions de voyager à tout-va soient les mêmes qui regrettent le fait que le Gabon possède peu de médecins spécialisés dans des