Fleur de saison. Dans le sillage, maintenant fort remarqué, du ton polémique, violent et agressif de l’hebdomadaire pamphlétaire Charlie Hebdo, Gabonreview accueille Ika Rosira, chroniqueuse gabonaise d’Amérique du nord, très remarquée sur les réseaux sociaux. Il est justement question ici de Charlie Hebdo, de la participation d’Ali Bongo à la marche républicaine du 11 janvier dernier en hommage aux victimes de l’attaque contre ce journal. #Nous sommes Charlie. Vous avez dit #Nous sommes Charlie ?

Le mec était dans la place, le mec était dans la salle, le mec raconte comment, après une conférence de rédaction super sympa, il a eu le réflexe de se cacher. Comment il a survécu à la fusillade et comment ses confrères sont morts pour la plupart. Le mec se retrouve à la soirée en hommage à Charlie Hebdo diffusée simultanément sur France Inter, France Bleue et une autre chaîne que j’oublie… et quand la présentatrice s’adresse à lui : «près de 4 millions de personnes étaient dans la rue pour dire : # Je suis Charlie, évidemment vous êtes dans… dans la peineuh, vous sortez à peine de l’horreur mais est-ce que ça fait du bien ?»

Lui, il répond : «Oui c’est énorme, c’est émouvant, c’est compassionnel! C’est euuh… Oui ça fait du bien, bon euuh, je peux pas dire qu’Ali Bongo, au défilé ça m’a fait du bien, mais voilà ! Il faut que chaque individu, puisseuuh exprimer sa… non mais, faut bien dire, il y avait des ministres de Poutine, donc euuh… euuuh je les attendais pas à vrai dire, ils font ce qu’ils veulent hein je… non mais tout ça nous a dépassé. C’est plus Charlie ! C’est une marche contre le terrorismeuuh, contre la violence, contre euuuh, pour la liberté d’expression, pour tout, mais c’était pas pour Charlie, on est complètement dépassés, on est 30 personnes, voilà quoi, tous ces gens, Ali Bongo, il a jamais lu Charlie Hebdo, même quand j’ai fait des articles sur lui !»

Le mec qui le dit est le grand reporteur du service Investigation de Charlie Hebdo, je cite Laurent Léger et c’est l’un des survivants du massacre. Surtout que Wilhem (l’un des dessinateurs de Charlie Hebdo) s’est empressé de déclarer à la presse dès la veille de la fameuse manifestation: «Nous vomissons sur tous ces gens qui, subitement, disent être nos amis.»

Ali Bongo, champion des récupérations politiques, (comme on l’a vu avec la manifestation contre les crimes rituels du 11 mai 2013 à Libreville) va jusqu’à se faire cracher dessus en direct à l’étranger par un des survivants du massacre de Charlie Hebdo, c’est complètement hallucinant ! Quand l’un des survivants le «vomit» en direct, moi je dis, vraiment celui qui nous sert de président de la République gabonaise n’a même pas honte d’offusquer les victimes, les rescapés, sa propre nation et son propre continent. Mais qui, dites-moi, qui conseille ce type ?

Quant à Hollande, de tous les fake présidents de la France (même ce corrompu de Sarkozy fait plus envie que pitié devant cette ultime tentative de coup d’éclat), il réunit quelques grands de ce monde et surtout des petits dictateurs, terroristes en cravate, exécrables gestionnaires de leurs États, pour marcher main dans la main au nom de la liberté d’expression sélective et diluée, de la liberté de la presse sélective et diluée, contre un terrorisme sélectif et dilué. En effet, Hollande excelle pour se pavaner comme un coq dans une basse cour et jouer au meilleur pote d’Angela Merkel (l’actuelle doyenne de l’Europe) et au consolateur des amis et des familles éplorées, Waouuuh !

Eukeuuuuuh! À vrai dire l’empereur de la Francophonie est un agneau en politique ! Il manque cruellement de charisme et de personnalité. Je me demande, s’il n’y a plus rien en France, en matière de politiciens, que ce genre d’individus: beaux parleurs, beaux menteurs, manipulateurs. Car en regardant les reportages, je me dis waouuuuh, effectivement Charlie Hebdo avait raison de se moquer de lui.

Hollande 1er a injurié l’Afrique. Il a insulté le peuple gabonais en invitant le chef suprême de cette bande de démago-mégalo, oppresseurs, fraudeurs, usurpateurs, dont l’intello ne s’exprime que lorsqu’il s’agit de piller la pays de ses richesses ou de trouver des solutions pour réduire encore plus les libertés individuelles et créer des motifs pour incriminer ceux qui s’opposent à eux au Gabon. (Je fais évidemment référence à son plus récent projet de loi, qui menace d’emprisonner tous ceux qui oseront le traiter d’étranger, de non-gabonais, de gabonais d’adoption ou qui s’en prendront verbalement ou littéralement à son plus proche collaborateur, un certain Mr Acrombessi).

Ali Bongo en mode #JeSuisCharlie, c’est un affront à son peuple privé d’eau, d’électricité, de gaz, de carburant, de liberté d’opinion, de liberté d’expression, de libertés individuelles et de libertés collectives. C’est un affront pour toutes les familles des victimes de la razzia perpétrée par les forces de l’ordre, le 20 décembre dernier à Libreville, un affront pour la famille de Bruno Beka, le seul corps retrouvé et pour tous les disparus et les portés-disparus, pour tous les enfants qui ont passé Noël en prison pour avoir été au mauvais endroit, au mauvais moment et à la merci d’une milice qui porte fièrement le blason de la République.

L’année ne fait que commencer, nous ne sommes même pas arrivés à la fin de la première mi-temps que vous avez déjà lancé vos dés, monsieur le Président. Vous nous avez montré votre jeu, vous avez joué toutes vos cartes, vous avez déposé tout ce qu’il vous reste sur le tapis…

Nous, nous avons assez de cœur, pour nous offusquer réellement contre la terreur, contre la manipulation, contre le mensonge et la comédie, contre les victimes du terrorisme en France, contre celles du terrorisme en Afrique et partout ailleurs, mais surtout nous avons bien assez de cœur, pour vous dénoncer, pour vous huer, pour vous préciser que le reste du monde ne restera pas éternellement dupe. Même si vos amis sont puissants, même si ils dirigent le monde, même si vous avez profité de la manifestation #JeSuisCharlie pour discuter des vos avenirs politiques et des intérêts économiques de l’empire français au Gabon, sachez que nous saurons attendre le coup sifflet final avant de crier : VICTOIRE !