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Événements du 12 janvier : La vérité selon Jean Ping

pingAttendu à la police judiciaire pour être écouté en tant que plaignant dans l’affaire du caillassage de son domicile, l’ancien président de la commission de l’Union africaine a d’abord tenu à livrer sa version des faits. C’était le 19 janvier dernier à la Chambre de commerce à Libreville.

Après la récente sortie médiatique du procureur de la République sur les actes de vandalisme contre sa résidence, l’ancien président de la Commission de l’Union africaine s’est vu comme obligé de livrer sa part de vérité. Jean Ping entendait fournir à l’opinion nationale et internationale les éléments d’une meilleure appréciation des faits, avant que la justice ne se penche dessus avec ses outils et sa «sensibilité».

Placée sous le sceau de la «vérité», la rencontre du 19 janvier dernier a permis à l’ancien ministre des Affaires étrangères passé à l’opposition de dire toute sa désolation face à la méthode et la stratégie retenues par la majorité. Selon lui, tout ceci ne vise qu’un règlement de comptes et ne permet nullement de régler les problèmes dénoncés aussi bien par l’opposition que par les populations. «Le danger est à nos portes il est au cœur de la République», a-t-il lancé. Pour ce signataire de l’acte constitutif du Front de l’opposition pour l’alternance, le pays perd chaque jour ses repères, au point que tous les observateurs nationaux et internationaux se demandent de quoi demain sera fait dans ce pays, pourtant considéré comme un havre de paix. «Les péripéties qui ont contribué à cette catastrophe annoncée, sont connues de tous et sont notamment consignées dans la déclaration du Front de l’opposition pour l’alternance du 19 juillet 2014», a-t-il indiqué.

Premier témoin des événements du 12 janvier dernier, Jean Ping dit avoir reçu, ce jour-là entre 6 h et 7 h du matin, une visite inopinée d’une centaine de jeunes dont la moyenne d’âge varie entre 16 et 25 ans, complètement déchaînés et prêts à ouvrir les hostilités. «Au-delà des pertes en bien matériel se rapportant autant à l’établissement commercial de mon épouse qu’à ma résidence personnelle, c’est sans aucun doute ma personne qui était visée. Une telle violence inouïe et aveugle indique que ma vie était en danger puisque la présence d’un individu armée d’un couteau empoisonné était signalée» a-t-il révélé. Pour lui, tout semblait être organisé pour que l’ «assassinat programmée» de sa personne soit un franc succès, car la présence et la passivité dont ont fait preuve les gendarmes placés au carrefour des Charbonnages et à l’entrée de la ruelle menant chez lui et au lycée français Blaise Pascal, soulèvent de nombreuses interrogations. Que faisaient-ils là ? Pourquoi ne sont-ils pas intervenus pendant toute la durée des manifestations et de la casse ? Pourquoi ont-ils encadré les jeunes «délinquants» ? Autant de questions auxquelles il a dit essayer de trouver des réponses. «Il y a lieu de penser que le pouvoir en place est devenu un État complètement ivre, voyou. Aucune limite ne peut plus l’arrêter, tellement il serait prêt à tout pour conserver le pouvoir. Pendant que j’attends de la police judiciaire et du parquet qu’une enquête préliminaire diligentée, je suis surpris de lire dans la presse gouvernementale que je serais poursuivi en justice», s’est-il indigné.

«J’attire ici l’attention de la communauté internationale sur la gravité d’une telle situation, pour qu’elle comprenne davantage de quel côté naît la violence qui menace la paix et la stabilité dans notre pays», a lancé Jean Ping avant de laisser entendre que «Lorsque le pouvoir instrumentalise la police et la justice pour intimider, chercher à faire peur aux honnêtes citoyens et semer la terreur, sous de fallacieux prétextes, nous sommes face à la violence, il n’y a pas un autre nom pour le dire ; une violence d’Etat, un Etat qui foule aux pieds toutes les règles, à la fois morales et de droit comme ce fut déjà le cas lors des événements du 20 décembre dernier avec la mort de compatriotes et l’emprisonnement arbitraire d’une centaines d’entre eux.»

Face à ce portrait sombre du climat politique gabonais, et de la psychose qui est entretenue, Jean Ping invite la population à redoubler de vigilance. En ce qui le concerne, il a dit ne pas être disposé à se laisser faire. «Nous avons entamé une série d’actions. Face à l’Etat voyou, nous nous sommes prémunis de preuve. Ce pays est dirigé par des voyous. Nous voyons le président aller manifester pour la liberté de la presse et de la démocratie, dire je suis Charlie, il est plutôt Charlot», a-t-il conclu.

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