L’opposant gabonais Jean Ping a été entendu pendant plusieurs heures lundi au siège de la police judiciaire de Libreville où il avait été convoqué. La police souhaitait avoir sa version du caillassage de sa résidence le 12 janvier dernier par un groupe de jeunes. Selon le pouvoir, les jeunes sont venus réclamer l’argent que Ping leur avait promis pour leur participation au meeting, finalement interdit, de l’opposition le 20 décembre dernier au carrefour Rio. Jean Ping parle lui d’une tentative d’assassinat orchestrée par des proches du pouvoir.
Ses partisans ont laissé éclater leur joie quand Jean Ping est apparu par une fenêtre du deuxième étage du siège de la police judiciaire. Il était 19h40, lundi soir, et l’audition avait déjà duré cinq heures. Jean Ping, costume de diplomate, sort libre les mains levées au ciel à côté de son avocat Jean-Paul Moubembe.
Ses partisans, qui ont craint une possible incarcération de leur champion, l’entourent. Tout le monde veut savoir ce qui s’est passé et ce qui s’est dit, mais Ping, les yeux bridés par la fatigue, refuse de répondre à la presse.
Poursuite pour «violation des droits de l’homme»
Selon maître Foumane, son deuxième avocat, Jean Ping a été entendu dans le cadre de sa plainte contre les jeunes qui ont caillassé sa résidence. Le plus dur est donc à venir, car le procureur de la République souhaite le poursuivre pour violation des droits de l’homme.
Une quinzaine de jeunes, interpellés après l’attaque de la résidence de Ping, auraient été ligotés, molestés et humiliés dans sa concession. Une violation inacceptable selon le procureur de la République. Si Jean Ping est reconnu coupable, il risque une lourde peine de prison.
