La capitale de RDC a connu de nouveaux troubles mardi, au lendemain d’une journée de manifestations et d’émeute qui a fait au moins quatre morts. Les communications par SMS et internet ont été coupées à la demande du gouvernement, tandis qu’Air France a pris la décision d’annuler son vol de mardi vers la capitale congolaise.
Le calme a été de courte durée. Tôt, mardi matin, de nouveaux troubles ont touché le sud de Kinshasa, au lendemain d’une journée d’émeutes qui ont fait 4 morts selon le gouvernement (au moins 13 selon l’opposition). Plusieurs commerces ont été à nouveau pillés, tandis que la police intervenait pour disperser les rassemblements.
D’après un membre des autorités locales kinoises joint par Jeune Afrique, la maison communale de Ngaba (centre de la capitale) a été attaquée par des émeutiers et son maire a dû être exfiltré par les forces de l’ordre.
Dès le début de la journée, les communications par SMS et Internet étaient coupées à la demande du gouvernement, selon un responsable d’un opérateur joint par l’AFP. En raison des troubles et par mesure de précaution, Air France a pris la décision d’annuler son vol du jour vers 11 h (à Paris et Kinshasa), alors que l’appareil était sur la piste de décollage. Selon une source jointe par Jeune Afrique à l’aéroport de Ndjili, le trafic sur l’axe reliant ce dernier au centre-ville était très perturbé par l’irruption d’émeutiers. Air France maintient toutefois son vol de mercredi.
Examen de la réforme de la loi électorale au Sénat
Le chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) Martin Kobler a « déploré » dans un communiqué « les morts et les blessés après les affrontements qui se sont déroulés [lundi] suite aux manifestations violentes et à l’utilisation de la force létale par les forces de sécurité ». Le ministère français des Affaires étrangères s’est dit « préoccupée par les troubles répétés qui accompagnent le débat sur le projet de loi électorale au Parlement congolais ».
L’examen de la loi électorale, contre laquelle l’opposition appelait à manifester lundi 19 janvier, s’est poursuivi normalement au Sénat mardi. Le Palais du peuple, sécurisé par les forces de l’ordre n’a pas été touché par les troubles.
Une disposition du texte, adopté en catimini samedi soir par l’Assemblée nationale, lie le prochain scrutin présidentiel au recensement préalable de la population. Selon l’opposition, cette opération, qui promet d’être particulièrement complexe dans un pays vaste comme l’Europe occidentale, durerait trop longtemps pour permettre d’organiser cette élection d’ici à 2016, date de la fin du mandat du président Joseph Kabila. Sur RFI, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende avait reconnu que l’élection présidentielle pourrait être reportée à 2017.