Sitôt la séance d’information animée par le ministre de la Fonction publique, le 27 janvier dernier en présence de sa collègue de l’Education nationale, terminée, les enseignants du pré-primaire sont retournés au piquet de grève.
L’amphithéâtre du ministère de la Fonction publique a refusé du monde le 27 janvier dernier à l’occasion de la rencontre informative initiée par le ministre de la Fonction publique et sa collègue en charge de l’Education nationale. Taire les ragots, donner la bonne information et rassurer ces hommes et femmes en grève étaient les objectifs recherchés par les deux membres du gouvernement face à des éducateurs préscolaires intrépides. «Nous n’avons rien à cacher, et c’est un langage de vérité que je tiendrais avec vous», a lancé Jean-Marie Ogandaga, d’entrée de jeu, pour apaiser l’atmosphère. N’empêche, au sortir de la communication, il est apparu que l’homme a prêché dans le désert. L’attitude de ses interlocuteurs du jour démontre à suffisance qu’aucun crédit n’a été accordé à la promesse selon laquelle l’administration s’attèle au traitement des dossiers des concernés.
Et pourtant, en homme averti pour avoir travaillé sur ces dossiers avant son entrée au gouvernement, le ministre de la Fonction publique s’est appuyé sur les textes qui régissent l’administration en général et le secteur éducatif en particulier pour expliquer les raisons de la lenteur constatée par les usagers quant au traitement de leurs différents dossiers. «Vous connaissez le problème du pré-primaire. Il n’y a pas une institution pour former la catégorie d’agents que vous êtes. La Fonction publique ne reconnaît pas les enseignants du pré-primaire. Avec les nouvelles réformes nous nous interrogeons sur le comment vous intégrer dans le statut des enseignants du primaire Nous devons vous recruter, mais pas à n’importe quelle condition», a-t-il indiqué.
La non-uniformité des diplômes fournis par les éducateurs préscolaires dans leurs dossiers d’intégration du fait de la multiplicité des centres de formations ayant délivré ces documents, impose aux agents chargés de les traiter plus de temps et de concentration. D’où la difficulté de satisfaire ces hommes et femmes en attente de postes budgétaires. «Si vos dossiers sortaient de la même école, je n’aurais eu aucun problème à les intégrer depuis un mois. Mais il se trouve que chaque dossier est un cas particulier. Pour cela, nous devons d’abord savoir à qui on a affaire», a-t-il assuré. «400 dossiers sont déjà traités et sont sur les fiches bleues et postes budgétaires. Je viens de recevoir un deuxième lot de 600 autres dossiers. Tous les 2311 dossiers seront traités et ceux qui seront jugés bons seront intégrés», a-t-il encore dit.
Des précision qui n’ont pas rassuré, puisque les enseignants du préscolaire ont regagné leur piquet de grève, dressé dans l’enceinte du ministère de l’Education nationale.