Les agents de la mairie de Libreville, précisément ceux du service « Fourrière », en tête desquels l’un des conseillers de l’édile de la capitale gabonaise et le directeur de la fourrière ont effectué une descente inopinée dans un garage au quartier STFO pour procéder à la mise en fourrière de tous les véhicules en réparation dans une concession privée.
Il était précisément 11 heures lorsque ces agents accompagnés de trois éléments de la Police municipale ont débarqué dans ce garage pour remorquer tous les véhicules présents dans ce lieu, perturbant ainsi la quiétude des garagistes. Informé, le propriétaire du terrain, M. Pépé, est arrivé sur les lieux pour s’enquérir de la situation.
« Nous sommes venus mettre en fourrière toutes les voitures qui sont en réparation parce que votre garage ne répond pas aux critères. C’est un garage anarchique alors que vous opérez une activité commerciale. Votre garage n’a pas de barrière et plus grave il n’est pas couvert. Si vous ne voulez pas que ces véhicules se retrouvent en fourrière, vous devez débourser 50 000 F CFA par véhicule », a martelé avec insistance le conseiller du maire de Libreville.
A ces explications, M. Pépé leur présentera son titre foncier et d’autres documents qui justifient que ce terrain lui appartient. Pour lui, il était inadmissible que ces agents municipaux débarquent inopinément dans une parcelle ayant un titre foncier pour remorquer toutes les voitures en réparation.
« Vous ne pouvez pas subitement débarquer comme ça dans un garage situé au sein d’une concession privée ramasser tous les véhicules pour ensuite les envoyer en fourrière. Même si cet espace est à usage commercial, s’il y a des manquements, vous auriez dû donner un délai au cours duquel nous allons construire ce que vous reprochez à ce garage. Comme une fois le délai arrivé et que si rien n’est fait vous pourrez en toute légalité procéder à la mise en fourrière de ces voitures », leur a fait remarqué M. Pépé.
Malgré la remarque du propriétaire du terrain, le conseiller du maire a insisté, exigeant à ces agents de poursuite l’opération. Un véhicule de marque Toyota Corolla a ainsi été remorqué. Après plusieurs heures de discussions et de négociations, ce n’est qu’aux environs de 16 heures que les deux parties se sont accordées. Au lieu de 50 000 F CFA, ils ont finalement résolu de payer 25 000 F CFA par véhicule. Une situation qui suscite toutefois des interrogations. L’une des missions de l’Hôtel de ville de Libreville serait de s’introduire dans les concessions privées des populations pour débarrasser la ville des épaves des voitures ? Sachant que l’un des rôles d’une mairie est d’assurer la propreté de la ville, pourquoi n’avoir pas d’abord fixé un délai aux mises en cause avant de décider subitement d’envoyer toutes ces voitures en fourrière ?