C’est une première depuis le début de l’offensive de l’armée tchadienne contre Boko Haram. Des soldats envoyés par Ndjamena sont entrés sur le territoire nigérian, au niveau de Gambaru, dans l’Etat de Borno. Les militaires tchadiens mettent un peu plus la pression sur les islamistes tandis que les bombardements aériens se poursuivent.
Après avoir bombardé le territoire nigérian, les soldats tchadiens ont franchi une nouvelle étape, en posant cette fois leurs pieds de l’autre côté de la frontière. Selon plusieurs sources, des militaires basés à Fotokol, au Cameroun, ont mené une incursion à Gambaru, ville stratégique contrôlée depuis 5 mois par Boko Haram et d’où le groupe islamiste menait des attaques au Cameroun.
L’aviation tchadienne n’est pas restée inactive. Avions de chasse et hélicoptères ont également bombardé des batteries d’artillerie et des engins blindés acheminés à Gambaru par les miliciens. L’artillerie camerounaise basée à Fotokol, a fourni un soutien tactique, et selon une source à l’état-major, des soldats se sont positionnés le long de la rivière el-Beïd qui sert de frontière, pour intercepter toute incursion éventuelle de Boko Haram.
Droit de poursuite
À une centaine de kilomètres plus au Nord, le pilonnage avait cessé hier sur la localité nigériane de Malam Fatori, frontalière avec le Niger. Selon un haut gradé tchadien, l’objectif a été atteint. Les islamistes se sont dispersés le long des rives du lac Tchad et ne peuvent plus mener d’attaques importantes.
L’officier est désormais dans l’attente d’un feu vert hiérarchique pour que les soldats tchadiens franchissent la frontière et combattent les miliciens islamistes directement au sol. Le militaire assure qu’après négociations, le Nigeria a donné un droit de poursuite sur son territoire.