Au cours d’une rencontre, jeudi à Libreville, avec onze leaders syndicaux, la ministre de l’Education nationale a appelé au respect du calendrier scolaire, exprimant des inquiétudes au sujet de la grève des enseignants qui paralyse le secteur depuis plus d’une semaine.
« Pour l’intérêt bien compris de nos enfants, il est impérieux de prendre conscience de la nécessité de respecter notre calendrier académique qui compte 32 semaines. Depuis le mois de septembre 2014, l’activité principale est la grève anarchique sans service minimum pour la plupart ; sacrifiant ainsi l’avenir de nos enfants », a déclaré la ministre de l’Education nationale, Ida Reteno Assonouet, qui recevait jeudi, onze leaders syndicaux de l’’Education nationale, pour tenter de désamorcer la grève des enseignants, en vigueur depuis plus d’une semaine.
‘’Nos enfants doivent cesser d’être les otages de nos ambitions égoïstes voire politiciennes’’, a estimé Mme Reteno Assonouet, appelant ses interlocuteurs au respect du calendrier scolaire. Pour la ministre de l’Education nationale, il n’est pas sage de sacrifier la vie des enfants sur l’autel des intérêts pécuniaires, qui devront, de toute façon, être satisfaits.
Mais l’appel de la ministre semble n’avoir pas été accueilli favorablement, au regard des réticences exprimées par quelques intervenants qui ne semble pas avoir envisagé une sortie de crise de si tôt.
« Nous saluons votre main tendue qui est l’expression du dialogue avec les partenaires. Nous devons mettre en place un cadre formel de dialogue ; pour l’heure, nous ne pouvons pas donner notre position à ce sujet » a-t-il déclaré le directeur de l’enseignement protestant, Constant Edou.
De son côté, le président de la Fédération nationale des étudiants et parents d’élèves (Fenaepe), René Mezui-Menié, estime qu’il est bon d’attendre l’application des conclusions du dialogue social tenu Angondjé.
‘’Nous attendons des actes concrets en vers les enseignants et les apprenants » a déclaré Christian Ndong, le président du Saeg, égrenant les dysfonctionnements du système scolaire gabonais, notamment le problème d’effectifs pléthoriques dans les salles de classe, la dégradation des établissements scolaires, etc.
Intervenant à nouveau, la ministre de l’Education nationale a invité les responsables de l’enseignement confessionnel à garder les valeurs cardinales qui ont toujours rehaussé l’image de cet enseignement. « Je vous exhorte à revoir les valeurs cardinales du don de soi, d’abnégation au travail, de sacerdoce républicain, de dynamisme et d’efficience » a conclu Ida Reteno Assonouet.
Depuis 1990, année du retour du Gabon au multipartisme, des crises répétitives minent le secteur de l’éducation. Les efforts du gouvernement en termes de rémunérations et de condition de travail paraissent insuffisants d’années en années pour les enseignants. Dans le même temps le niveau des élèves, le taux de perdition vont augmentant, faisant du Gabon un pays où l’échec scolaire est des plus élevé au monde selon une source ministérielle.
