Le président du Parti Socialiste Gabonais (PSG-opposition), Moussavou King, a fustigé le Front uni de l’opposition, lors d’une conférence de presse jeudi à Libreville, estimant que ce groupement politique est illégal, s’en prenant aussi à une certaine presse qui brille dans l’ntolérance, l’insulte et le mépris.
Intitulé « Ma part de vérité, ma part de lumière », la conférence de presse du président du parti socialiste gabonais (PSG, opposition), a été l’occasion pour Augustin Moussavou King de se positionner par rapport au grands débats de l’heure : le code de nationalité et la polémique sur la filiation du président Ali Bongo Ondimba, la liberté d’expression et de la presse, les crimes rituels, la décentralisation, l’intégration régionale, la jeunesse l’administration publique et l’élection présidentielle de 2016 etc.
Moussavou King a profité pour répondre aux allégations portées contre lui par l’hebdomadaire l’Aube, faisant état d’une démarche personnelle qui se démarquait de la logique du Front uni de l’opposition, en allant signer le Pacte social de l’Emergence. Il s’en est indigné en rejetant toute adhésion à cette coalition politique. « Je n’irai jamais au front de l’opposition car ce groupement politique est illégal », a-t-il déclaré avant de poursuivre plus loin, « Je parle ainsi pour stigmatiser l’attitude de certains citoyens convaincus que l’opposition doit être forcément une et indivisible », réfutant l’idée d’une candidature unique de l’opposition en 2016.
Le leader du PSG qui faisait par ailleurs un état des lieux de la situation sociopolitique et économique du Gabon, a indiqué que la liberté d’expression et de la presse dans notre pays est devenue un rendez vous d’intolérance, de l’insulte et du mépris inutile.
En effet, l’homme politique a dénoncé une certaine presse qui fait dans l’invective, la calomnie, l’insulte, dérogeant aux principes d’éthique et de déontologie du métier de journaliste.
Il est aussi revenu sur la constitution, singulièrement sur la loi portant code de nationalité, en vue de mettre en évidence toutes les intrigues et confusions qui entourent ces textes.
A ce sujet, l’opposant a déclaré qu’il ne remet pas en cause la nationalité d’Ali Bongo Ondimba.
‘’Ce n’est pas aujourd’hui que nous allons remettre en cause la nationalité de celui qui fut pendant 10 ans ministre de la défense et pendant 3 ans ministre des Affaires Etrangères. Je n’ai pas contesté sa nationalité en 2009 et je crois qu’il est Gabonais. Nous pouvons critiquer sa manière de gérer le pays, dénoncer le système, mais il n’est pas question de remettre en cause sa nationalité’’, a déclaré Moussavou King.
Tout au long de son échange avec la presse, le président du PSG, Augustin Moussavou King, est également revenu sur d’autres sujets d’actualité, notamment la décentralisation sans laquelle le progrès national ne peut s’opérer véritablement, l’intégration régionale, à travers la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) qui doit être une priorité pour les Etats membres, la réforme effective de l’administration et la fonction publique.
Il a également évoqué, entre autres, la question de la jeunesse qui pour lui, ne peut se réduire au seul slogan ‘’la jeunesse est sacrée’’, creux et vaseux du Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir, depuis 1968), n’ayant abouti à aucun plan de développement pour la jeunesse.
Moussavou King a suggéré la création d’une unité spéciale chargée du suivi des dossiers sur les crimes rituels .
« En 2013, j’interpelais le chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, sur les crimes rituels. Deux ans après, les démocrates de tous bords attendent toujours le plan de l’exécutif censé endiguer ce phénomène inique ».
Evoquant la question du nombre d’étrangers au Gabon, l’opposant a attiré l’attention su gouvernement. Rejetant tout sentiment xénophobe, il a chiffré le taux d’étrangers à plus de 40% estimant que le seuil de tolérance était largement dépassé.
Entré sur la scène politique à la faveur du retour au multipartisme en 1990, le PSG, s’est dit résolument encré ans l’opposition même s’il reste ouvert au dialogue souhaité par Ali Bongo Ondimba.