Peu surpris par le départ de René Ndemezo’o Obiang du PDG, Pastor Ngoua Nneme se dit prêt assumer la démission de l’ancien député de Bitam.
Considérée pour certains comme un des signes de la chute du pouvoir en place, le départ de René Ndemezo’o Obiang du Parti démocratique gabonais (PDG) pour le Front de l’opposition pour l’alternance surprend peu à Bitam. Pour de nombreux acteurs politiques originaires de la contrée, l’ancien membre du Bureau politique avait cessé d’être indispensable au parti, et depuis sa déclaration de 24 août 2012, les populations attendaient des clarifications au sujet de son véritablement positionnement après son départ du gouvernement. «Certains propos et certains actes qu’il a posés ont fini par semer le doute parmi les militants et les sympathisants», a récemment confié Pastor Ngoua Nneme au journal Le douk-douk (n°36). S’il a tenu à être reconnaissant du travail de son ancien «camarade», plusieurs fois ministre sous Omar Bongo, le ministre de l’Economie numérique et de la Poste, n’en a pas moins regretté la trahison de l’homme dont «l’implication personnelle» a permis au PDG de réussir en 1996 à remporter des sièges dans le département du Ntem.
Pourtant, 19 ans après, Pastor Ngoua Nneme qui s’est voulu respectueux à l’endroit de son aîné affirme qu’«il y a des actes qui ne trompent pas», et «avec l’officialisation de sa démission le 28 février dernier, les choses sont maintenant claires» que René Ndemezo’o Obiang jouait double depuis ces dernières années. Mais, dit-il, «à présent nous devons tourner la page et porter notre regard vers l’avenir». Pour le membre du gouvernement qui s’est dit déçu par le départ de l’élu du Ntem, au même titre que plusieurs habitants du département, «il s’agit d’une page qui se ferme et d’un nouveau départ (qu’ils sont) prêts à assumer» au sein du parti pour lequel cette démission est un «non événement».
Le jeune membre du Bureau politique du PDG qui réfléchit désormais au remplacement du «camarade» démissionnaire, affirme par ailleurs que tout est mis en place pour que son siège revienne au PDG, dont les cadres et les militants sont mobilisés sur la question. Aussi, a-t-il tenu à répondre aux détracteurs du parti au pouvoir : «Quoi que disent les oiseux de mauvais augure, le président de la République est déterminé à satisfaire les principales doléances des Bitamois ( …), malgré la difficile conjoncture économique et financière.» C’est à croire que le départ de René Ndemezo’o Obiang a été à peine perceptible au PDG.