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Affaire du Boeing 777 : Tensions diplomatiques entre Libreville et Paris

 François Hollande (à g.) et Ali Bongo. © Dom/jeuneafrique.com

François Hollande (à g.) et Ali Bongo. © Dom/jeuneafrique.com
L’affaire de la saisie de l’avion du président de la République gabonaise par les autorités judiciaires françaises, à la demande d’une société suisse, depuis le 25 février dernier, vient de prendre une autre tournure avec la convocation de l’ambassadeur de France au Gabon, Dominique Renoux, au ministère des Affaires étrangères de Libreville, et le «rappel pour consultation» de l’ambassadeur du Gabon en France, Germain Ngoyo Moussavou.

On n’est pas loin de la crise diplomatique, mais les événements des derniers jours ont tout de même fait monter d’un cran les tensions diplomatiques perceptibles entre la France et le Gabon. Germain Ngoyo Moussavou, ambassadeur du Gabon à Paris, a été rappelé en consultation il y a deux jours. Un secret de Polichinelle dans le milieu diplomatique à Libreville.

«Le rappel en consultation» d’un ambassadeur dans son pays est en tout cas signe d’une certaine tension et la conséquence d’incompréhensions ou d’accusations entre deux Etats. Le rappel d’un ambassadeur pour consultation n’est pas courant quand deux Etats ont des relations tout à fait normales. De même, la convocation d’un plénipotentiaire par les autorités de l’Etat dans lequel il est accrédité est la démonstration d’une certaine «mésentente».

Dans le cas du Gabon et de la France, les tensions sont effectivement perceptibles depuis quelque temps. Libreville accuse Paris d’avoir, par le truchement de la justice, saisi le Boeing 777, propriété du ministère de la Défense nationale du Gabon ou la présidence de la République gabonaise, c’est selon, au motif du non-règlement, à une société suisse, d’une facture d’un peu plus de 4 milliards de francs CFA. La capitale gabonaise met en avant l’immunité diplomatique dont jouit l’avion, ainsi que son statut d’avion «militaire» (avec son immatriculation TRK au lieu de TRL pour ce qui concerne les aéronefs civils). Et la presse proche de la présidence de la République a tout à fait raison de se demander si les autorités judiciaires françaises peuvent, pour quelque raison que ce soit, saisir l’Air Force One, l’avion de commandement du président Barack Obama.

Mais, selon des indiscrétions recueillies à Paris, la justice française estime que toute immunité diplomatique peut être levée dans certains cas. De plus, le caractère «militaire» de l’aéronef en question n’est pas avéré, car le 777 gabonais n’a jamais effectué des opérations militaires. Ces sources ajoutent que la justice française est informée de ce qu’un avion de la flotte présidentielle gabonaise avait été saisi à Cotonou, il y a deux ans, au motif d’un trafic de devises et de la présence à son bord de péripatéticiennes notamment. Cette jurisprudence aurait donc nourri la justice française dans sa démarche actuelle. Pour l’instant, rien n’a été décidé pour l’avion bloqué à l’aéroport d’Orly.

Et même si, à l’issue de l’entretien de lundi entre le chef de la diplomatie gabonaise et le haut-représentant de la République française, Emmanuel Issozet Ngondet a déclaré que le Quai d’Orsay avait reconnu que la saisie de l’avion du président gabonais n’est pas conforme à l’esprit des conventions signées par les deux pays, il n’en demeure pas moins vrai que des tensions sont perceptibles entre les deux Etats. Ajoutées à celle du plus ancien quotidien français encore publié, Le Figaro, qui a porté au grand jour l’affaire du Boeing 777, les révélations du journal en ligne Médiapart sur la succession Omar Bongo sont loin d’arranger les choses entre deux pays qui se parlent, mais ne s’entendent pas.

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