Au Gabon, le bras de fer se poursuit entre les syndicats des fonctionnaires et le gouvernement. La grève déclenchée le 9 février continue à paralyser l’administration publique. Le secteur de l’éducation est le plus touché. Lundi 23 mars, les élèves et étudiants sont descendus dans les rues. Les syndicalistes aussi. Et face à la radicalisation de la situation, le gouvernement a décidé de couper les salaires.
Le calme est revenu à Libreville après les manifestations de lundi. Mais le pouvoir ne décolère pas. La brève apparition des leaders de l’opposition radicale dont Zacharie Myboto et Jean Ping parmi les manifestants n’est pas passée inaperçue.
Pour le pouvoir, c’est la preuve que les grévistes sont manipulés. Par conséquent, la présidence a décidé de couper les salaires des syndicalistes récalcitrants. Selon le porte-parole de la présidence de la République, Alain-Claude Billie By Nze, « la décision prise de procéder à la mise sous bons de caisse des agents publics sera effective ce mois-ci ».
« Nous n’avons pas peur », a riposté Jean Remi Yama, coordonnateur du mouvement Dynamique unitaire, la coalition d’une cinquantaine de syndicats à l’origine de la grève : « Nous, ça ne nous dérange pas d’être sous bons de caisse puisque nous assumons les décisions que nous prenons. »
Les syndicats sont maintenant divisés. Une partie a appelé à la reprise du travail. Les écoles et lycées publics ont rouvert, mais la majorité des enseignants continue à réclamer l’augmentation du SMIG (salaire minimum interprofessionnel garanti) de 80 000 à 300 000 francs CFA et de l’indice des salaires de 425 à 1 500. « Augmentations insoutenables », rétorque le gouvernement qui a proposé une augmentation de 18 % des salaires, proposition rejetée par les syndicats.