Le secrétaire général, de l’Union du peuple gabonais(UPG), Bruno Ben Moubamba a été suspendu mardi de ses fonctions pour une durée de six mois, a-t-on appris de la hiérarchie de cette formation politique, mais l’intéressé rejette cette sanction « erronée » et « fausse », car contraire aux statuts et règlement de l’UPG.
Le secrétaire exécutif de l’Union de peuple gabonais, Mathieu Mboumba Nziengui, joint par téléphone, a déclaré à l’AGP que le secrétaire général et par ailleurs secrétaire politique à la communication et à l’économie numérique Bruno Ben est suspendu de ces deux fonctions pour une durée de six mois pour « des actes d’indiscipline notoire ».
« Monsieur Bruno Ben Moubamba confond la conduite collective au sein d’un parti politique à des attitudes individualistes qu’il faisait de manière anarchique avant son adhésion à l’UPG », a déclaré Mathieu Mboumba Nziengui.
Une source proche du directoire de ce parti, évoqué outre ses nombreuses sorties sans l’aval de la hiérarchie, les soupçons qui pèse sur Bruno Ben Moubamba perçu comme l’instigateur d’une descente organisée dernièrement au siège du parti, par plusieurs fédérations venus de l’intérieur du pays, dans le but de sommer le secrétariat exécutif d’organiser le congrès.
« Une commission devant préparer le congrès pendant trois mois avait été mise en place par le secrétariat exécutif. Cette commission a remis son rapport des travaux à la hiérarchie avec notamment des propositions de dates de la tenue du congrès à savoir les 27,28 et 29 mars 2015 », a indiqué la même source.
« Une fois dans les mains des responsables du parti, ce rapport devait faire l’objet d’un examen au cours de la réunion du secrétariat exécutif. Mais deux semaines avant la date proposée pour le début du congrès c’est-à-dire le 27 mars 2015, plusieurs fédérations sont arrivées au siège pour demander la convocation du congrès. Le secrétaire exécutif y a vu là, une manœuvre orchestrée par M. Bruno Ben Moubamba. D’où sa suspension », a précisé la source. Joint par téléphone par l’AGP, Bruno Ben Moubamba a qualifié cette décision d’ « erronée » et de « fausse ». Pour lui, sa suspension est contraire aux statuts et règlement de l’Union du peuple gabonais.
Pour prendre une telle décision, les statuts prévoient la mise en place d’une commission pour se prononcer. Ensuite, je suis un élu local de l’UPG. Je pense que c’est un montage de M. Yves Fernand Manfoumbi qui prétend désormais diriger cette formation politique », a-t-il déclaré.
Moubamba fait partie de ceux qui pensent qu’Yves Fernand Manfoumbi, actuel Coordonnateur général du Plan Stratégique Gabon Emergent, Membre du Comité permanent du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir) et promoteur de « La Ngounié Forte », est le principal fossoyeur de l’UPG.
Tout en réaffirmant sa présence à son poste de travail au parti, Bruno Ben Moubamba a dit que les fédérations de l’UPG feront une sortie samedi prochain au siège de ce parti, pour s’exprimer sur la situation qui y prévaut.
Depuis le décès de son fondateur, Pierre Mamboundou, l’Union de peuple gabonais connaît des turpitudes ayant conduit à la scission et au départ de plusieurs militants et cadres du plus important parti de l’opposition jusqu’en 2011 date de sa mort.
Cette situation a entrainé l’existence de deux factions qui adhèrent à deux groupements politiques différents, après un feuilleton politico-judiciaire sanctionné par un non lieu prononcée par le tribunal de première instance de Libreville. La faction dirigée par M. Mathieu Mbouma Nziengui est membre de l’Alliance pour le changement et la restauration(ACR) tandis que celle conduite par Jean Dieu Moukagni Iwangou fait partie du Front uni de l’opposition pour l’alternance(FUOPA).
Après avoir participé à l’élection présidentielle anticipée de 2009 comme candidat indépendant (arrivé 6ème avec 0,30%), Bruno Ben Moubamba est devenu militants de l’UPG en janvier 2012, quelques mois à peine après la mort de Mamboundou.