Au sujet de l’alternance politique prônée par le Front de l’opposition pour l’alternance, l’ancien candidat à la présidentielle de 1998 a récemment émis des doutes, fondés sur la trop forte présence de Jean Ping sur le terrain.
Peu présent sur la scène politique, Martin Edzodzomo-Ela n’en a pas pour autant fini de donner son avis sur l’actualité. Au nombre des sujets qui le préoccupent, figure en bonne place l’opposition, notamment le Front de l’opposition pour l’alternance. Sur cette question et particulièrement sur le positionnement du Front, il émet des doutes : «Il est temps de fédérer toutes les forces qui veulent que le système soit balayé. Mais on ne peut pas fédérer sur une base d’unité hypothéquée d’avance par des positionnements anticipés pour un candidat unique par exemple», a-t-il lancé récemment à Pierre-André Kombila avec qui il échangeait sur les réseaux sociaux.
Pour l’ancien candidat à élection présidentielle de 1998, il est nécessaire de reconnaître que «le concept (actuel) d’alternance invoque (en réalité) un ravalement de façade». Aussi, perçoit-il «les gesticulations actuelles (…) consistant à vouloir l’alternance au régime d’Ali Bongo» comme «une querelle d’héritiers du système en bute à un rival qui menace par sa gestion calamiteuse la survie du système et les fortunes constituées toutes de biens mal acquis». A ses yeux, le concept de transition évoqué par les leaders du Front laisse peu rêveur et pourrait justifier dans une moindre mesure la réticence d’autres leaders de l’opposition à se constituer en une force unique contre le candidat du PDG en 2016. Survient la question de l’éventuelle candidature unique de l’opposition à la prochaine présidentielle.
Pour Martin Edzodzomo-Ela, l’attitude du Front est des plus incertaines, alors qu’il semble avoir trouvé son représentant qu’il tente d’imposer à tous. «J’ai bien peur que le Front, dans sa stratégie qui n’est pas claire aux yeux de beaucoup d’entre nous qui luttons pour le changement, met la charrue avant les bœufs», écrit-il, avant d’assimiler cette attitude à «une diversion pour cacher la réalité du conflit entre Ali Bongo Ondimba et ses acolytes d’hier». Un conflit qui, estime-t-il, porte sur des intérêts peu communs à ceux des populations, et qui se règlerait dans les arcanes occultes du système. «Au Front vous travaillez pour une transition. Comment envisagez-vous la réaliser ? Avec le schéma défini à Paris à l’hôtel Pullman de la Défense? Croyez-vous que l’adversaire soit sans moyens pour s’accrocher au pouvoir ?» Autant d’interrogations qui le préoccupent et interpellent outre mesure. Le problème, indique Martin Edzodzomo-Ela, sans ambages, c’est Jean Ping ! L’ancien président de la commission de l’Union africaine (UA) «a anticipé la demande en se positionnant tambour battant, sans s’engager pour la condition essentielle en vue des élections en 2016 : la refonte des dispositions actuelles».