Le maire de Mouila a dénoncé, le 9 avril 2015 à Libreville, la disparité dans la répartition des budgets, plaidant pour une forme de solidarité entre les communes et départements de l’ensemble du pays.
Pourquoi le gouvernement prône-t-il l’iniquité dans les budgets des collectivités locales ? Telle est la problématique évoquée, lors d’un point-presse, le 9 avril dernier à Libreville, par le maire de la commune de Mouila. Pierre-Claver Maganga Moussavou a ainsi invité ses pairs et autres présidents des conseils départementaux à une réunion d’urgence aux fins de débattre de la mise en place d’un mécanisme de péréquation au bénéfice des collectivités locales. «Aucun véritable développement ne peut être envisagé à l’intérieur de notre pays sans une péréquation qui offre à l’ensemble des collectivités locales des moyens conséquents pour favoriser le développement de l’habitat social, la construction des lycées et collèges, écoles (…) l’aide au plus démunis», a-t-il affirmé, déplorant : «Tous les cinq ans, les élections locales sont organisées, laissant espérer un mieux-être à nos populations, il n’en est rien. La perpétuation d’un système qui distrait les populations en leur offrant en pâture les élus locaux doit cesser».
La réunion d’urgence ainsi prônée permettrait donc de dénoncer les pratiques d’un gouvernement qui «sacrifie ses élus locaux et va jusqu’à refuser aux collectivités locales qui ont des soldes positifs, d’en user à la seule fin de renflouer une trésorerie de l’Etat devenue exsangue, ruinant ainsi tous les efforts consentis par les collectivités locales en faveur des populations dont elles ont la charge». Sûr de son constat, le maire de Mouila a notamment évoqué les cas d’Oyem et Mouila, pour ne citer que ces capitales provinciales, dont les budgets sont respectivement de 444 et 501 millions de francs. En laissant ces villes ne disposer que de pareilles enveloppes, «le gouvernement condamnent les populations de ces deux capitales dont la mobilité est prouvée à venir s’installer à Libreville et Port-Gentil». Du moins, selon Pierre-Claver Maganga Moussavou, qui soutient que «ce déséquilibre doit être dénoncé et des moyens conséquents mis à disposition de toutes nos capitales provinciales». D’autant plus que, a-t-il révélé, lorsqu’une collectivité locale du pays atteint un budget supérieur à 200 millions, celle-ci est automatiquement délaissée par l’Etat et doit, toute seule, assurer ses charges. Et le maire de Mouila d’adresser une pique au Sénat, accusé de conforter ceux qui «pensent à raison qu’il a été créé plus pour y loger les copains que pour la défense des intérêts des collectivités locales».
Campant sur son analyse, Pierre-Claver Maganga Moussavou a interpellé le gouvernement, qui «laisse s’aggraver les écarts entre les deux principales villes du Gabon que sont Libreville et Port-Gentil et les autres capitales provinciales». Même s’il reste convaincu que le budget de la commune de Libreville, près de 28 milliards pour l’exercice 2015, est en deçà de la réalité, il estime que les choses doivent évoluer.