Bruno Ben Moubamba a été élu vendredi, sans surprise, président de l’Union du Peuple Gabonais(UPG), à l’issue du « premier congrès ordinaire » de ce parti d’opposition, organisé du 09 au 11 avril 2015 au gymnase d’Oloumi, a rapporté une journaliste de l’AGP.
Bruno Ben Moubamba, ancien secrétaire général de l’Union du Peuple Gabonais (UPG), a été élu vendredi, président de ce parti de l’opposition. M. Moubamba a obtenu 237 voix sur les 250 électeurs inscrits, soit un suffrage de 94, 8 %, face à deux autres candidats.
Avant lui, Brant Kombila Moussavou a été élu au poste de secrétaire général et Jean Dorel Matoumba Matoumba à celui de commissaire national à l’éthique du parti.
Fort de cette victoire qui intervient dans un contexte de fortes tensions et de scission au sein de cette formation politique après la mort de son leader charismatique, Pierre Mamboundou, Bruno Ben Moubamba s’est exprimé sur son ambition.
« Ma vision est un UPG encré pour défendre les causes les plus vulnérables au moyen des différents modes de dévolution du pouvoir prévu dans la constitution. Mon message est un UPG neuf et libéré, solution alternative face aux défis qui étiolent chaque fondement de notre vivre ensemble », a déclaré Bruno Ben Moubamba.
Joint par téléphone, le secrétaire exécutif de l’UPG Mathieu Mboumba Nziengui rejette l’élection de Bruno Ben Moubamba « C’est un coup d’état statutaire. Il ne sera pas président de l’UPG car nous avons pris toutes les dispositions juridiques pour qu’il soit expulsé du siège de l’UPG. Sa suspension du parti ayant été confirmée, ce qui annule la décision prise par l’assemblée générale qu’il a convoqué pour l’organisation du congrès ».
M. Moubabamba a par ailleurs souligné le « bien fondé » de la tenue de ce congrès face à « la récurrence des revendications multisectorielles qui, sans nul doute hypothèque l’avenir de notre pays interpelle l’UPG dont la vision politique et organisationnelle cadre mieux avec chacune de nos aspiration nous conforte à restructurer ce parti et à le doter de responsables forts, porteurs d’un nouvel espoir face aux enjeux de l’heure », a-t-il dit. « Notre première décision est de signer l’annulation des sanctions ayants frappé tous les militants et militantes jusqu’à ce jour. Ensuite nous confirmerons tous les coordonnateurs fédéraux actuels à leurs postes d’ici aux prochaines élections », a-t-il promis.
Depuis la mort de Pierre Mamboundou le 15 octobre 2011, l’UPG est déchiré entre scissions, tentatives de réconciliations, réconciliations manquées, exclusions, suspensions, destitutions. Autant de conflits d’égo et de leadership qui ont scindé le parti entre les « loyalistes » amenés d’abord par David Mbadinga, ancienne secrétaire général, puis par Thomas Ibinga et enfin par Moukagni Iwangou et les « légalistes » de Mathieu Mboumba Nziengui.
Le 7 juin 2014 un « premier congrès » avait déjà porté à la tête de l’UPG, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou, entrainant l’exclusion par le secrétaire exécutif Mathieu Mboumba Nziengui de tous les loyalistes. L’affaire est encore pendante devant les tribunaux et risque de se compliquer avec le nouveau conflit Moubamba-Mboumba Nziengui.
