Samedi 11 avril 2015, ce fut la journée de tous les dangers à Libreville. L’opposition souhaitait faire un meeting au carrefour Rio pour soutenir les syndicalistes en grève et exiger le rapatriement de la fortune de feu Omar Bongo. Le parti au pouvoir aussi avait programmé un meeting au même endroit et la même heure. C’est finalement le meeting du pouvoir précédé d’une marche qui a eu lieu. Le président Ali Bongo, présent au meeting, a lancé des piques à ses opposants.
L’ancien parti unique gabonais et ses alliés ont fait une véritable démonstration de force. Dirigeants et militants ont marché main dans la main sur environ 5 kilomètres jusqu’au carrefour Rio, où les a rejoints Ali Bongo Ondimba. Du haut de sa tribune, Ali Bongo a crié sa colère contre ses opposants, qui veulent le destituer et exigent le rapatriement de la fortune de son père, Omar Bongo.
Ali Bongo : « Vous savez, on dit qu’il faut que le président parte, qu’on ne veut plus le voir, qu’il s’en aille. Mais chacun d’entre nous a vécu dans la maison de son père ! Et moi, dans la maison du mien, tous les soirs, on en voyait qui venaient avec le sac vide et qui repartaient le sac plein. Moi, Ali, j’étais dans un coin car c’était la maison de mon père ! Mais je préparais le sac et je voyais tout. On me disait : » Tu vois, mais tu ne dis rien « . »
Pendant qu’Ali Bongo se faisait applaudir, ses opposants étaient rassemblés dans un petit carrefour où ils étaient confinés par la police. Eux aussi souhaitaient se rassembler à la même heure à Rio. « Nous ne sommes pas contents parce que c’est nous les premiers à solliciter cette place », confiait un participant. L’opposition promet un nouveau meeting à Rio dans les tout prochains jours. Quant à Ali Bongo, il est rentré au palais revigoré par la marée humaine venue le soutenir.