Comme annoncé il y a plusieurs semaines, le congrès de l’Union du peuple gabonais (UPG-Légaliste) s’est tenu du 9 au 11 avril 2015. Il a vu l’élection de l’ancien candidat à la présidentielle de 2009 à la tête de ce parti.
Organisé dans un climat de tension, alors que le secrétaire exécutif évincé le 28 mars dernier affirme qu’il s’agit d’une «mascarade», le congrès de l’Union du peuple gabonais (UPG-Légaliste) auquel ont assisté des représentants des ambassades de France et du Bénin, s’est tenu du 9 au 11 avril courant à Libreville. Au terme de cet événement, une première pour ce parti politique créé il y a 25 ans, un collège de trois responsables a été élu pour une durée de trois ans, avec pour mission de sortir l’UPG de la léthargie dans laquelle elle semble se complaire depuis la mort de son leader Pierre Mamboundou. Si le parti drainait des foules dans le passé, le mythe s’est résolument écroulé depuis. L’UPG a visiblement perdu de sa superbe, au point d’être désormais scindé en trois blocs, réparti entre les défenseurs de Mathieu Mboumba Nziengui, ceux de Bruno Ben Moubamba et l’UPG dite «loyaliste» de Jean de Dieu Moukagni Iwangou. Pas étonnant que le congrès du gymnase d’Oloumi n’ait pas connu l’affluence escompté.
Pourtant, les 250 congressistes issus des différentes fédérations du Moyen-Ogooué, de la Ngounié, de l’Ogooué-Maritime, de la Nyanga, de l’Estuaire et ceux des localités telles que Makokou et Bifoun ont élu, pour une durée de trois ans, leurs trois premiers responsables. Si l’élection du commissaire national à l’éthique et celle du secrétaire général avaient des allures de simples formalités, c’est sans nul doute en raison de la réticence des militants à se porter candidats à ces fonctions. D’autant que ceux-ci semblaient avoir été triés sur le volet. Ainsi, élu à la majorité absolue des suffrages exprimés (154), soit 100%, Brant Kombila Moussavou, qui a bénéficié du désistement de Francis Biveghe, est le nouveau secrétaire général de l’UPG. Le même scénario s’est produit en faveur de Jean Dorel Matoumba, candidat unique au poste de commissaire national du parti.
Elu président de l’UPG avec 237 voix sur 250, soit 94,8%, Bruno Ben Moubamba, n’a pas pour autant créé la surprise. Adulé par les militants dès les premières heures du congrès, quasiment célébré quand il déclinait son projet qui consiste à «ne pas laisser mourir le rêve de Pierre Mamboundou», l’ancien candidat à la présidentielle de 2009 semblait avoir tout pour lui. Ce qui n’a pas été le cas de Jules Boussougou ou de Jean de Dieu Mouyama, ni même de Florence Saibou Divinou, dont la candidature a été rejetée en raison de sa présence dans le bureau d’organisation du congrès. C’est donc Bruno Ben Moubamba qui devrait vraisemblablement représenter l’UPG à la présidentielle de 2016. «La première décision que je signerai demain (11 avril 2015), aura pour but d’annuler toutes les sanctions ayant frappé tous les militants sans distinction», a-t-il déclaré, avant d’annoncer la formation d’un bureau définitif dans les jours qui viennent.