Après l’annonce du décès, dans des circonstances encore inconnues, de l’opposant André Mba Obame, au Gabon, des violences ont éclaté dimanche soir à Libreville. Des partisans de l’opposition ont accusé le gouvernement d’être responsable de sa mort.
Des violences ont éclaté dimanche 12 avril au soir à Libreville, la capitale du Gabon, après la mort d’une figure de l’opposition, André Mba Obame. Des partisans de l’opposition ont incendié des voitures ainsi que l’ambassade du Bénin, a rapporté un journaliste de Reuters sur place. « L’ambassade a été complètement brûlée », a-t-il déclaré.
Certains manifestants ont affirmé que le gouvernement avait empoisonné André Mba Obame.
Ce dernier est mort à Yaoundé, capitale du Cameroun voisin, à l’âge de 57 ans, selon son parti, l’Union nationale (UN).
Ancien baron du régime passé dans l’opposition – il a notamment été ministre de l’Intérieur – M. Mba Obame, dit AMO, avait contesté la victoire à la présidentielle d’Ali Bongo, le fils de l’ancien président Omar Bongo décédé en 2009, et s’était proclamé président de la République en 2011. Son parti avait alors été dissous, et n’a été réhabilité que le 4 février 2015.
« Une immense perte pour l’opposition gabonaise »
L’UN a appris « avec une profonde affliction le décès de M. André Mba Obame », a affirmé son président, Zacharie Myboto, dans un communiqué, sans préciser les circonstances de son décès.
« C’est une immense perte pour l’Union Nationale, l’opposition gabonaise et pour notre pays le Gabon. Les compagnons de lutte du Parti s’inclinent devant la mémoire de ce patriote émérite qui n’a jamais ménagé aucun effort pour le combat de la libération du Gabon du système dynastique actuel », a-t-il ajouté.
Depuis 2009, AMO s’absentait régulièrement du Gabon pour des raisons de santé. Il n’était presque plus apparu en public depuis trois ans suite à de lourds problèmes de santé.
L’origine de ses problèmes de santé demeurait floue. « J’ai été à plusieurs reprises dans un état de coma avec une paralysie presque totale et des difficultés d’élocution. Ça ressemble à un AVC (accident vasculaire cérébral) mais il n’y pas de traces d’AVC au niveau du cerveau », avait déclaré l’opposant dans une interview à l’AFP en janvier 2013. Il avait alors assuré avoir « été l’objet d’attaques mystiques répétées ».
Depuis lors, il séjournait à l’étranger pour des soins, selon ses proches il s’était rendu au Niger et en Tunisie.
Avec AFP et Reuters