Les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères ont rendu visite au plénipotentiaire béninois, dans la mi-journée du 13 avril courant, en vue de lui exprimer leur solidarité et les regrets du président de la République pour l’attaque dont a été victime la chancellerie du Bénin au Gabon.
Initialement prévue à la chancellerie du Bénin au Gabon, c’est finalement à la résidence de l’ambassadeur que s’est tenue la rencontre entre les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, d’une part, et le plénipotentiaire béninois, d’autre part. Ce choix de dernière minute visait à réduire les risques que pourrait courir Symphorien Achode Codjo, visiblement affecté par l’«acte inamical» contre sa chancellerie. La visite des deux ministres avait pour but d’assurer les ressortissants béninois établis au Gabon du soutien des autorités nationales. «Nous sommes habités par un sentiment de colère. Nous sommes venus voir l’ambassadeur du Bénin pour lui exprimer notre solidarité et les regrets du chef de l’État à l’endroit de son homologue et frère président du Bénin à l’occasion de cette regrettable circonstance», a indiqué le ministre des Affaires étrangères.
Cette rencontre intervient après la prise de position du ministre béninois des Affaires étrangères, invitant les autorités gabonaises à fournir toutes les explications sur les tenants et aboutissants d’une telle atteinte au principe universel de l’inviolabilité des missions diplomatiques consacré par différentes conventions internationales. Mais également à prendre toutes les dispositions pour assurer la sécurité des Béninois résidant sur l’ensemble du territoire ainsi que leurs biens. Ce fut l’occasion pour Guy Bertrand Mapangou et Emmanuel Issoze Ngondet de condamner avec «véhémence les actes de destruction et d’incendie qui ont été perpétré par quelques individus le 12 avril 2015».
En attendant que l’enquête diligentée livre son verdict, le gouvernement entretient le doute sur la spontanéité de cet acte. «Nous ne voulons pas penser que ces actes résultent d’un mouvement populaire instantané mené contre les intérêts du Benin établis au Gabon. Il s’agit plutôt d’un acte isolé, perpétré certainement par quelques individus sans doute entretenant des relations très étroites avec certains milieux politiques qui ont choisi la violence comme voie appropriée pour accéder au pouvoir», a estimé Emmanuel Issoze Ngondet. «Nous avons des indices qui nous font penser sérieusement, que ces gens ont agi sur des ordres des hommes politiques», a ajouté Guy Bertrand Mapangou.
Pour protéger et rassurer toutes les représentations diplomatiques, une opération sécuritaire d’envergure sera lancée dès le 14 avril prochain sur l’ensemble du territoire.