Les militants de l’Union nationale, le principal parti d’opposition au Gabon, sont dans le deuil après la mort de l’ancien chef du mouvement, André Mba Obame, décédé à l’âge de 57 ans. Un livre de condoléances a été ouvert au siège du parti. Gravement malade depuis plusieurs années, André Mba Obame avait dû limiter ses activités politiques mais si tous s’accordent à dire qu’il conservait une influence sur les orientations de l’Union nationale.
Les responsables de l’Union nationale saluent depuis dimanche soir la mémoire d’André Mba Obame, co-fondateur de leur formation, l’un de ses moteurs aussi. « C’est une perte immense pour notre parti, pour l’opposition gabonaise et pour le Gabon tout entier » a déclaré hier, lundi, Zacharie Myboto, le président de l’Union nationale.
La place d’André Mba Obame sur la scène politique gabonaise était d’autant plus importante qu’il avait été candidat face à Ali Bongo lors de l’élection présidentielle de 2009 et que les opposants se disent persuadés qu’il avait obtenu la victoire.
Pas de successeur officiellement investi
La maladie l’avait pourtant obligé dès le 15 juin 2013 à présenter une forme de testament politique. « Ne m’attendez pas » avait-il lancé à ses militants dans la cathédrale Sainte-Marie de Libreville, les appelant à poursuivre le combat politique qu’il avait mené à leurs côtés.
« La gravité de sa situation l’avait contraint à se retirer de la vie politique » se souvient l’ancien Premier ministre Jean Eyeghe Ndong, vice-président de l’Union nationale, mais selon lui, il participait aux échanges et donnait des conseils à ses adjoints et des avis au bureau politique.
« Le parti avait dû commencer à s’habituer à fonctionner sans qu’il soit physiquement présent » avoue l’un de ses collaborateurs. André Mba Obame, selon lui, n’avait officiellement pas passé le flambeau, mais quelques personnes peuvent prétendre revendiquer son héritage politique.