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Séquestration du Boeing 777 du Gabon : La justice française relâche l’aéronef

Le Boeing 777-200 du Gabon à Kigali (Rwanda) en 2014. © Andreas Fotopoulos.
Le Boeing 777-200 du Gabon à Kigali (Rwanda) en 2014. © Andreas Fotopoulos.
Estimant que le Boeing 777-200 de l’Etat gabonais, arraisonné fin-février à Orly (France) pour des raisons d’impayés, bénéficie d’une immunité diplomatique, le tribunal d’instance d’Ivry-sur-Seine a récemment ordonné son retour au Gabon.

L’affaire qui a fait couler encre et salive, tant au Gabon, où des sources rapportaient que l’exécutif n’entendait pas courber l’échine devant la justice française, qu’à l’étranger, où se jouait une guéguerre diplomatique, vient de prendre fin. Le 14 avril dernier, après moult rebondissements, qui avaient suscité de nombreuses et diverses sorties, une décision du tribunal d’instance d’Ivry-sur-Seine a confirmé́ le caractère insaisissable du Boeing 777-200 immatriculé TR-K-PR des forces armées gabonaises. Arraisonné le 25 février 2015 à l’aéroport d’Orly (France), l’appareil, qui bénéficie d’une immunité diplomatique, a donc été libéré. Un soulagement pour les autorités gabonaises qui avaient tôt fait de s’insurger contre cette saisie, en mettant en avant le caractère «militaire» de l’appareil. L’affaire avait alors conduit au «rappel pour consultation» de l’ambassadeur du Gabon en France, comme pour exprimer le mécontentement de Libreville.

Si la décision de la justice française apparaît comme une victoire pour Me Claude Dumont-Beghi sur qui reposaient les espoirs de la présidence de la République, aucune information n’a filtré sur la suite de l’affaire. D’autant qu’il s’agit d’une plainte pour impayés déposée contre l’Etat gabonais. La société suisse Travcon AG, spécialisée dans la mise à disposition d’avions pour VIP, qui réclame une ardoise d’environ 4,72 milliards de francs au Gabon, devrait-elle se contenter de cette décision de justice et laisser tomber ? Il va sans dire qu’avec la tournure prise par cette affaire, après sa publication dans les médias nationaux et internationaux, les choses ne sauraient en rester là. «Il faut que quelqu’un paye. Du moins pour en finir avec cette réputation de mauvais payeur», a commenté un observateur. «Mais qui ?», est-on tenté de lui rétorquer, alors que des sources rapportaient déjà que «le président de la République ne souhaite pas s’acquitter de la somme due (sous prétexte) que l’utilisation de l’avion ne lui incombe pas uniquement : des membres de sa famille en faisaient fréquemment usage pour leurs différents déplacements avant son arrivée au pouvoir». Affaire à suivre !

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