L’état-major particulier du président de la République gabonaise, Ali Bongo, a récupéré son avion. Immobilisé depuis un mois et demi sur le tarmac de l’aéroport d’Orly, le Boeing 777 TR-KPR a rallié Libreville à la mi-avril. Après une intense bataille judiciaire, diplomatique et familiale. Arguant d’une créance auprès de la présidence gabonaise de 8 356 097 dollars, la société de transport de luxe suisse Travcon avait obtenu le 24 février dernier une ordonnance de saisie de l’aéronef auprès du tribunal d’Ivry.
La décision de justice a provoqué la fureur des autorités gabonaises et une mini-crise diplomatique entre Paris et Libreville. «La France nous méprise et méprise le droit international», avait résumé au Monde Afrique un émissaire d’Ali Bongo, dépêché pour régler la situation. Non seulement l’Etat gabonais ne reconnaissait pas cette dette, imputée à Pascaline Bongo, la sœur du président avec qui il est en froid, mais encore l’administration de Libreville estimait que l’avion, protégé par l’immunité diplomatique, était insaisissable.
Le 14 avril, le tribunal d’instance d’Ivry s’est rallié à ce dernier argument, et prononcé la levée de la saisie. Les factures de Travcon, elles, n’ont pas encore trouvé payeurs.