Les professionnels gabonais des médias ont suggéré, mardi à Libreville, le retrait de certaines dispositions du projet de loi sur la liberté de la communication en chantier, notamment en ce qui concerne les montants des dommages liés à la dépénalisation des délits de presse, au terme des communications développées à l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse.
Pour les professionnels des médias, les montants exigés aux contrevenants à la future loi sur la liberté de la communication, et notamment concernant la dépénalisation des délits de presse, allant de 5 à 50 millions de FCFA, pourraient contribuer à la fermeture de nombre des entreprises de presse, au regard de la fragilité financière de la plupart de ces entités économiques.
De même, ils ont recommandé que soit élargie au matériel informatique et numérique la notion de protection des sources d’informations, pour la sécurité des médias en ligne.
A propos de l’égalité des genres, les professionnels de la communication ont exhorté les uns et les autres à s’approprier le principe du traitement équilibré de l’information, afin de contribuer à la réduction des stéréotypes liés au genre dans le contenu des médias.
Ils ont également souhaité bénéficier de l’Unesco d’un appui au renforcement des capacités, notamment en ce qui concerne l’approche de la question de genre dans les médias.
Intervenant à cette occasion, le directeur de cabinet du ministre en charge de la communication a rassuré les professionnels des médias sur la mise à disposition de toutes ces recommandations aux membres du gouvernement, et notamment au Premier ministre Daniel Ona Ondo, en vue de leur prise en compte.
Il a exhorté les professionnels des médias à ne pas se départir des règles qui régissent leur métier, en l’occurrence en matière de collecte de l’information, de son traitement et de sa diffusion.
« La vacuité constatée au niveau de la gouvernance de l’Internet ne peut et ne doit pas être une excuse pour se dépouiller de l’éthique et de la déontologie propre à la corporation », a estimé le directeur de cabinet du ministre en charge de la Communication.
Pour sa part, le représentant de l’UNESCO pour l’Afrique centrale, Loiteohin Félix Ye, a livré le message du secrétaire général des Nations unies, Ban-Ki Moon, demandant notamment de « laisser le journalisme prospérer », et rappelant que « la prospérité du journalisme à l’ère du numérique dépend de la satisfaction de trois facteurs, à savoir une meilleure couverture de l’information, l’égalité des genres, et la sécurité des hommes et des femmes de médias ».
« La célébration, chaque année, de la journée mondiale de la liberté de la presse est toujours une opportunité de mettre l’accent ou de rappeler le chemin qui reste encore à parcourir pour réaliser la liberté de la presse dans le monde », a conclu Ye.
La future loi sur la liberté de la communication doit remplacer le code de la communication en vigueur actuellement.