Reporters sans frontières (RSF) s’inquiète de la détention arbitraire d’un journaliste gabonais depuis trois jours par la sécurité militaire, sans qu’aucune charge ne soit officiellement retenue contre lui.
Le directeur de publication du journal Ezombolo, Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi, a été enlevé à son domicile le 5 mai au matin par des hommes en civil, sans mandat d’arrêt, puis conduit à la Direction générale de la contre-ingérence et de la sécurité militaire, appelée le “B2”. Selon les témoignages recueillis par RSF, cette arrestation a eu lieu sur ordre du Ministre de la Défense.
Alors qu’il est maintenant détenu depuis trois jours, il n’a eu accès ni à ses proches ni à son avocat. Aucune charge officielle ne lui a été signifiée. En l’absence d’information de la part des autorités, ses collègues journalistes spéculent qu’il aurait été arrêté pour avoir publié un article la semaine dernière faisant état d’une réunion tenue secrètement entre le président gabonais Ali Bongo et trois de ses généraux.
“Reporters sans frontières dénonce cette arrestation illégale, déclare Cléa Kahn-Sriber, responsable du Bureau Afrique de l’organisation. Si le gouvernement gabonais a quelque chose à reprocher à ce journaliste, il doit le faire en respectant les lois du pays et non en l’enlevant, sans mandat, et en le détenant au secret. Nous demandons que le journaliste soit immédiatement remis en liberté”.
Le Gabon se situe à la 95e place sur 180 pays dans le Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
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