Les agents de la sucrerie africaine (SUCAF-Gabon) ont repris le travail mardi dernier, après deux semaines de grève en raison de la rigidité des responsables des cette entreprise, face aux revendications jugées réelles des travailleurs.
« J’ai conseillé aux deux parties de reprendre le travail et les négociations. SUCAF est l’un des poumons économiques de la province et je ne peux tolérer que cette entreprise reste à l’arrêt deux semaines durant. Par ailleurs nous sommes un peuple de dialogue ; par conséquent, les deux parties doivent impérativement se remettre autour d’une table afin de poursuivre les négociations’’, a indiqué le gouverneur du Haut-Ogooué, Bertrand Moundounga, tout en reconnaissant le caractère ’’toujours’’ légitime des revendications des salariés.
Depuis plusieurs semaines, les agents de l’ancienne société sucrière du Haut-Ogooué (Sosuho), devenue Sucaf en 1998, ont déposé un cahier de charges sur la table du directeur Christian Noël Renardet. Mais celui-ci est resté sans réponse.
C’est pourquoi, en mi-avril dernier, ils ont barricadé l’entrée de l’usine et des bureaux pour contraindre l’employeur à négocier.
Cette fois-ci, ils ont réclamé la régularisation des salaires, la révision du calcul de l’indemnité de services rendus (ISR), le changement du logiciel de paye, le paiement correct des heures supplémentaires, la distribution équitable de l’eau minérale mais aussi de meilleurs soins hospitaliers, etc.
Les deux semaines de grève ont causé des pertes d’environ 1, 5 milliard de FCFA (4,5 millions d’€) à l’entreprise, selon M. Renardet.
Il a, par ailleurs, affirmé que l’entreprise fera un effort supplémentaire pour combler les carences au niveau social, notamment en ce qui concerne les assurances obligatoires.
Néanmoins, il a dit qu’il se réfèrerait à l’inspecteur du Travail pour tous les points du cahier de charges ayant trait au droit tels que le calcul des heures supplémentaires et de l’ISR.
La société peine à réaliser ses objectifs de production depuis quelques années. Placée à 26 000 tonnes, la barre semble trop haute pour une entreprise qui en a pourtant les moyens.
La récolte de 2014 n’a donné que 23 000 tonnes de sucre, indique-t-on.