Alors que son intervention du 5 mai 2015 à l’Assemblée nationale avait suscité commentaires et supputations, le député de la Lékabi-Lewolo a tenu à faire une mise au point le week-end écoulé.
Ayant récemment agi conformément à la Constitution, qui lui confère un droit de contrôle sur les actions du gouvernement, Idriss Ngari a suscité un vif débat dans l’opinion, suite à sa sortie du 5 mai dernier. D’aucuns avaient alors lu dans les propos du député de la Lekabi-Lewolo, qui s’agaçait de la lenteur dans la matérialisation du PSGE, en l’imputant au gouvernement, une façon de critiquer le président de la République ou d’annoncer son départ du Parti démocratique gabonais (PDG). «Grave erreur !», a rétorqué l’ancien ministre, qui a tenu à indiquer : «Le PDG, parti auquel j’ai librement adhéré depuis plusieurs années, et au sein duquel j’ai fortement milité, et continue à militer, c’est mon parti». Une fidélité que le parlementaire dit assumer mais qui ne l’empêche pas d’énoncer quelques critiques à l’endroit des responsables chargés d’exécuter les politiques publiques. «(Le PSGE) est un bon programme, sans nul doute. Seulement, les acteurs (chargés) de la mise en œuvre, aujourd’hui, ne donnent pas entière satisfaction, au risque d’ailleurs de fragiliser le président de la République qui seul devra rendre des comptes», a-t-il affirmé, contestant avoir posé un acte de défiance à l’endroit du président de la République.
Aux yeux de nombreux observateurs, cette sortie du 10 mai dernier, s’apparente, pour Idriss Ngari, plus ou moins à la manifestation d’une crainte de s’attirer les foudres d’Ali Bongo, que d’aucuns disent rancunier. Celui que la presse surnomme «général Tonnerre», serait-il affaibli ? Pour lui, il s’est agi de jouer son rôle et rien d’autre. A ses yeux, sa «prise de position, dans l’hémicycle du palais Léon Mba face au gouvernement de Daniel Ona Ondo, avait pour objet de déclencher l’alarme sur les attentes du peuple par rapport à son action sur le terrain. Des attentes qui, jusqu’aujourd’hui, ne sont pas satisfaites». Pour Idriss Ngari, «il est évident que si (Ali Bongo) était satisfait du travail accompli par les différents gouvernements qui se sont succédés, il n’en serait pas au troisième Premier ministre». Or, a-t-il estimé, garder le silence sur la lenteur des actions du gouvernement serait faire preuve de «conspiration» et de «trahison» à l’endroit du peuple. Une position à l’antipode de la sienne. D’où sa mise en garde à l’endroit de «ceux qui par leur vision prophétique obscure et saugrenue» tentent de récupérer ses critiques. «Je ne suis pas dupe, et je ne me laisserai ni abuser ni distraire !», a-t-il clamé.